Intervention de Annick Billon

Réunion du 9 novembre 2022 à 15h00
Financement de la sécurité sociale pour 2023 — Article 17

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

Ces consultations de prévention vont dans le bon sens. Toutefois, par cet amendement, je vous propose d’y intégrer le dépistage de l’endométriose.

En effet, l’endométriose touche en France environ 10 % des femmes en âge de procréer, soit 1, 5 million à 2, 5 millions de femmes. Olivier Véran, alors ministre de la santé, indiquait que, « lorsque l’on parle d’endométriose, on ne parle pas que d’une maladie marginale qui n’affecterait que quelques Françaises, mais bien d’un phénomène massif ».

Le diagnostic intervient souvent tardivement, le délai estimé étant en moyenne de sept ans. Les patientes atteintes d’endométriose souffrent souvent d’une errance de diagnostic induisant une prise en charge non adaptée de leurs symptômes, voire une aggravation de la maladie.

Par ailleurs, si dans un tiers des cas l’endométriose ne se développe pas et stagne, voire régresse grâce aux traitements, on sait aussi que la maladie peut évoluer vers des formes sévères dont la prise en charge est complexe et relève de la multidisciplinarité. Tout l’intérêt d’un diagnostic le plus précoce possible – c’est l’objet de cet amendement – est d’éviter une potentielle aggravation des symptômes et une détérioration de la qualité de vie du patient.

J’insiste sur l’importance de la prévention. Dans le cadre du rapport de la délégation aux droits des femmes sur la situation des femmes dans les territoires ruraux, nous avions constaté le manque de gynécologues médicaux, puisque 13 départements en sont dépourvus et que, dans 77 autres, leur taux d’exercice est insuffisant pour que les femmes puissent accéder normalement à la prévention et au dépistage.

Oui, monsieur le ministre, il faut inscrire ces rendez-vous dans la loi, mais en donnant aussi des moyens pour les assurer.

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