Cet amendement vise à intégrer dans les rendez-vous de prévention le repérage des mutilations sexuelles et un conseil d’orientation pour les victimes qui le souhaitent.
En effet, il existe en France des enfants, des adolescents et des adultes qui sont ou qui ont été victimes de mutilations sexuelles, qu’il s’agisse de l’excision ou d’enfants qui naissent intersexes – ils représentent 2 % des naissances en France – et qui subissent des mutilations parce que l’on considère que leur corps ne correspond pas à la vision qui prévaut dans la société : plutôt que de faire évoluer cette vision, on préfère alors changer le corps de ces enfants.
La France a été condamnée trois fois, en 2016, par le Comité des Nations unies contre la torture, pour ces mutilations. J’ai bien conscience que cet amendement ne peut viser que les rendez-vous de prévention pour les personnes âgées de plus de 18 ans, alors même qu’il faudrait détecter ces cas plus tôt. Toutefois, mieux vaut tard que jamais, d’autant plus qu’en France, quasiment toutes les personnes intersexes ont dû subir des traitements, qu’ils soient chirurgicaux ou hormonaux, contre leur volonté. Or, la plupart du temps, ces traitements n’ont aucun intérêt médical, car les personnes intersexes vont très bien, sont très bien comme elles sont et peuvent mener la vie qu’elles veulent. Nul besoin donc de les modifier, comme on le fait pourtant contre leur volonté, car elles sont souvent bien trop jeunes pour pouvoir y consentir, en leur faisant prendre des risques très importants pour leur santé physique et psychique.