Plus on donne, plus on est gagnant.
Général Thierry Burkhard. - Il serait bien de se « rembourser » sur ce que l'on donne, mais comme notre cotisation est élevée, l'équilibrage n'est pas évident.
Par ailleurs, le matériel que l'on donne est déjà en service. Il est « bon de guerre », c'est ce qui fait sa valeur pour les forces armées ukrainiennes, mais il n'est pas neuf. Le matériel cédé est valorisé « au prix de l'occasion » ; il est remplacé par du matériel neuf. C'est une opération « à somme nulle » d'un point de vue numéraire, mais pas d'un point de vue financier.
Reste qu'il s'agit d'un très bon système dans lequel il faut voir un changement de posture de l'Union européenne : jusqu'alors, l'UE ne subventionnait que du matériel non létal. Cela marque la fin de la naïveté européenne.
On ne communique pas sur ce sujet.
Général Thierry Burkhard. - C'est vrai, c'est pour cette raison que je vous le dis.
Madame Dumas, sur la question des munitions de petit calibre, nous avons un système d'alliance et nous devons faire jouer les solidarités. Par exemple, avec les Belges, nous avons un partenariat stratégique sur « CaMo » (capacité motorisée) qui est le système Scorpion.
Si nous devions dépendre d'un pays pour les livraisons de munitions de petit calibre, il semble très raisonnable que ce soit la Belgique plutôt que des pays plus lointains. Nous devons aller dans cette direction, et je ne suis pas sûr que cela nuise à des entreprises françaises, qui peuvent également, de leur côté, trouver des partenariats avec des entreprises belges. Dans ce domaine, nous pouvons faire valoir des priorités de souveraineté, nationale ou européenne.
Monsieur Guiol, vous avez raison : la qualité de l'équipement, notamment de l'équipement individuel du combattant, est très importante et son impact sur le moral des troupes est sans commune mesure avec leur coût. Il faut bien évidemment investir sur le soutien à la vie courante, nous le devons à nos soldats, Ces derniers ne demandent pas à vivre de manière luxueuse ; la rusticité, qui est le régime normal sur le terrain, ne doit pas être le standard constaté au quartier et sur les bases, qu'il s'agisse des douches, du casernement ou de l'alimentation. Ce qui est acceptable en déploiement ne l'est pas nécessairement au quotidien. Les conditions d'exercice du métier évoluent. En améliorant le soutien, ils vivent mieux leur engagement et cela a un impact bénéfique sur leurs forces morales.
Monsieur Saury, sur le Burkina Faso, la leçon est bien qu'un pays qui rentre dans une spirale de coups d'état successifs met du temps à s'en relever.
Est-ce la porte ouverte aux Russes ? Ce n'est pas perceptible à ce stade dans les déclarations du capitaine Traoré, mais nous devons y être attentifs.