Intervention de Carole Grandjean

Réunion du 14 novembre 2022 à 18h00
Enseignement professionnel — Débat interactif

Carole Grandjean :

Monsieur le sénateur Verzelen, je vous remercie de votre question, qui me permet de revenir sur un certain nombre de sujets.

Je veux d’abord insister sur le fait que la réussite de l’apprentissage, qui reste pour nous un défi – c’est une voie que nous souhaitons faire changer d’échelle, avec un objectif de 1 million d’apprentis –, constitue l’une des clés pour lutter contre le chômage des jeunes, même si ce n’est évidemment pas la seule, il faut actionner d’autres leviers.

Le lycée professionnel concerne des élèves de plus en plus jeunes, qui n’ont donc pas forcément l’âge ou la maturité pour s’insérer dans des dispositifs d’apprentissage, nous en sommes bien conscients, d’autant qu’ils ont également des fragilités, que j’évoquais précédemment. Aussi, même si j’ai la même ambition pour le lycée professionnel, auquel je crois comme voie de réussite et d’excellence, je ne souhaite pas mettre en concurrence les deux dispositifs, qui doivent pouvoir être complémentaires pour les élèves, éventuellement en mettant en place des passerelles permettant aux élèves de s’ajuster au cours de leur parcours, selon leur maturité.

Le contrat d’apprentissage constitue déjà une option envisageable pour les « lycéens professionnels ». Aujourd’hui, plus de 60 000 de ces derniers, soit un peu moins de 10 % de l’effectif, sont en apprentissage au sein d’un lycée professionnel. Cela représente une hausse de 42 % en deux ans ; cette évolution importante a nécessité un accompagnement pédagogique de la part des professeurs de la voie professionnelle.

Mon objectif est clair : il s’agit de transformer structurellement le lycée professionnel, afin que l’accompagnement soit plus intensif, plus individualisé et permette à l’élève de réussir. Les quatre groupes de travail que j’évoquais y réfléchiront.

En particulier, le quatrième de ces groupes doit réfléchir à la manière dont on peut donner aux établissements des marges de manœuvre, une capacité d’initiative, tout en conservant, j’y insiste beaucoup, le caractère national des diplômes. Cela passera par une concertation avec les chefs d’établissement, afin de donner à ces derniers la capacité à agir, à donner des impulsions, à adapter les dispositifs à leurs élèves.

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