L’enseignement professionnel reste parfois encore sous-valorisé, à tort. Pourtant, je rappellerai que, en marge de la voie professionnelle classique, le fameux compagnonnage français est inscrit depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité sous le titre « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ».
Pour peu qu’ils soient bien mieux reconnus socialement, comme ce fut le cas durant la pandémie avec les professions dites de première ligne, tous les métiers ont du sens.
L’enseignement professionnel offre un potentiel de parcours nécessaires pour répondre à la fois aux aspirations de nombreux jeunes et aux besoins non satisfaits du marché du travail.
Dans ces conditions, la réforme du lycée professionnel met davantage l’entreprise au cœur de la formation, notamment au travers du projet de développement de l’apprentissage dans tous les secteurs d’activité et tous les lycées professionnels.
Néanmoins, je m’interroge sur la tendance à une forte spécialisation de la voie professionnelle. En effet, il est observé que deux tiers des élèves se concentrent dans trois spécialités du secteur tertiaire : le commerce, la gestion-administration et les soins et services à la personne.
En outre, le monde économique exprime, en son sein, une demande contradictoire. Certaines entreprises souhaitent des profils aux compétences transversales tandis que d’autres souhaitent que davantage de spécialités soient proposées aux élèves.
Aussi, madame la ministre, comment résoudre cette équation entre de nouveaux besoins de spécialités, notamment sous l’effet des évolutions technologiques et industrielles, et une orientation des élèves vers un même type de formation ?