Madame la ministre, je profite de l’ouverture aujourd’hui de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées pour attirer votre attention sur le cas des lycéens professionnels en situation de handicap.
Plus des trois quarts des lycéens en situation de handicap sont scolarisés dans la filière professionnelle, alors que les lycées professionnels ne représentent que 30 % des effectifs de l’ensemble des lycées. Une telle disproportion alimente bien évidemment l’idée d’une voie plus subie que choisie.
Pour ces lycéens, il faut conjuguer deux impératifs : il est important de conforter leurs fondamentaux académiques et de mettre en place des dispositifs renforcés pour leur insertion dans le milieu professionnel. Sur ces deux points, les axes de réforme annoncés par le président Emmanuel Macron suscitent des interrogations.
Le temps dévolu aux stages devant augmenter, certains s’inquiètent d’une diminution du temps consacré à l’acquisition du socle commun de connaissances. Cette diminution pourrait avoir des conséquences particulièrement négatives pour les élèves en situation de handicap, qui ont bien souvent besoin, vous le savez, d’un accompagnement individualisé.
Par ailleurs, alors que les administrations et les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation légale d’employer 6 % de travailleurs handicapés, la réalité est bien en deçà, ce taux étant plutôt de 3, 4 %. La raison affichée par les employeurs est bien souvent la crainte de ne pas pouvoir accueillir et encadrer convenablement ces travailleurs.
L’entrée dans l’entreprise d’une personne en situation de handicap par le biais d’un stage est une réelle opportunité d’insertion. Il est toutefois difficile pour ces jeunes, encore plus que pour les autres lycéens professionnels, de trouver une structure pour les accueillir.
Ainsi, madame la ministre, pouvez-vous nous indiquer si le cas particulier des lycéens en situation de handicap sera pris en compte au sein des fameux groupes de travail que vous avez constitués ? Dans un contexte où de nombreux lycéens rencontrent déjà des difficultés pour trouver un stage en lien direct avec le métier auquel ils se forment, prévoyez-vous des mesures spécifiques afin que les lycéens fragilisés par le handicap puissent trouver des entreprises pour les accueillir ?