Madame la sénatrice, je ne me livrerai pas à une bataille de chiffres, car, pour vous comme pour moi, chaque étudiant est important, et nous essayons de nous occuper de chacun.
Vous posez la question des inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. Vaste question ! Vous admettrez peut-être que ces inégalités existaient bien avant Parcoursup…
Je vais essayer, non pas de vous convaincre, mais de vous montrer que Parcoursup apporte une réponse à ce défi de l’égalité d’accès et de réussite des étudiants, ne serait-ce qu’en mettant à disposition de tous les mêmes informations et les mêmes opportunités de faire des vœux, librement.
Mme Duranton l’a rappelé, entre 2018 et 2021, le taux des lycéens boursiers admis sur Parcoursup a progressé de 5 points, passant de 20 % à 25 %, grâce au dispositif volontariste prévu dans la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE) et géré par Parcoursup. En 2022, près de 12 300 lycéens boursiers ont été admis dans la formation de leur choix, ce qui n’aurait pu se faire sans la priorité instaurée dans la loi ORE.
Il existe des exemples très concrets. Ainsi, l’intégration sur Parcoursup de Sciences Po Paris a permis d’attirer davantage de boursiers. On compte parmi les admis 12 % de boursiers du secondaire en 2022, contre 5 % en 2020 et 3, 8 % en 2019.
Pour lutter contre l’autocensure, nous avons aussi promu auprès des formations les parcours des élèves en cordées de la réussite, ce qui a eu des effets tangibles : une différence de 6, 7 points est constatée entre les taux de propositions faites aux bacheliers professionnels en cordées de la réussite et aux mêmes lycéens hors cordées.
Je fais, moi aussi, de l’égalité d’accès et de réussite des étudiants ma priorité. C’est pour cette raison que nous avons fait le choix, avec Parcoursup, de donner la priorité aux bacheliers technologiques pour l’accès aux programmes de BUT et aux bacheliers professionnels pour l’accès aux BTS. Nous avons également prévu un soutien de 500 euros par lycéen boursier pour leurs frais de mobilité, ainsi que le droit au réexamen, avec l’appui du recteur, pour les candidats en situation de handicap. Je pourrais vous citer d’autres mesures encore. Je suis prête à travailler, bien sûr, sur d’autres projets.