Le fossé entre le « sup » et le « sco » est définitivement creusé dès lors que plus de la moitié des élèves abandonnent entre la première et la terminale des spécialités telles que « sciences de l’ingénieur » ou « numérique et sciences numériques », par crainte de ne pas être admis en classe préparatoire, alors même que les écoles d’ingénieur sont désireuses de ces spécialités.
On mesure là l’échec de la réforme : elle ne permet pas aux lycéens, alors même que c’était son but originel, de se muer progressivement en étudiants et de se donner un maximum de chances.
On mesure ainsi l’échec du continuum entre lycée et licence : on constate que le pont entre l’enseignement secondaire et le supérieur, qu’évoquait Jean-Michel Blanquer, est loin d’être achevé !
C’est à l’aune de cet échec qu’il faut analyser les angoisses des futurs étudiants et de leurs familles face à Parcoursup. Les débats sur les algorithmes et le fonctionnement technique de la plateforme, l’émotion suscitée par la situation des lycéens sans solution ou par le manque d’accompagnement sont d’abord le résultat des faiblesses de l’articulation entre la réforme du baccalauréat et les attendus de l’enseignement supérieur.
Certes, des progrès doivent être faits concernant le fonctionnement de la plateforme, mais l’essentiel réside dans une approche plus large et plus volontariste de l’orientation des lycéens et dans une réelle prise en considération du nouveau baccalauréat par l’enseignement supérieur dans la définition de ses attendus.
Au-delà des enjeux inhérents à la plateforme Parcoursup et à son fonctionnement, c’est le continuum entre lycée et licence, ou bac–3/bac+3, qui reste à constituer