Aujourd’hui, les problèmes restent les mêmes, car la massification de la formation post-bac et la démocratisation soulèvent deux difficultés.
Elles posent tout d’abord des difficultés de fonctionnement, compte tenu des capacités d’accueil et des moyens alloués à l’enseignement supérieur. Alors que la dépense dans ce secteur atteint juste 1, 5 % de sa richesse, la France est très loin de l’objectif de 2 % du PIB fixé par le livre blanc.
Elles posent ensuite des difficultés en termes d’équité et d’efficacité du système. L’inégalité d’accès et de réussite est aujourd’hui largement renseignée. Le diplôme reste la clé d’accès à l’emploi et sa valeur performative augmente avec le niveau d’études ; les grandes écoles restent donc gagnantes.
Dans ce contexte général, Parcoursup reste le symbole de nos objectifs aussi bien que de nos limites et, parfois, de nos insuffisances. Il a néanmoins permis un meilleur effort collectif d’orientation et une amélioration de la lisibilité de l’information, ce qui favorise une responsabilisation accrue des étudiants sur ce qui sera attendu d’eux.
Les critiques ont été très nombreuses depuis l’origine : système trop concurrentiel, lenteur, efficacité insuffisante, absence de transparence… Pourtant, le Conseil constitutionnel a reconnu la constitutionnalité du dispositif d’accès à Parcoursup le 3 avril 2020. Chaque établissement d’enseignement supérieur doit être en mesure de rendre compte des critères en fonction desquels sont examinées les candidatures dans le cadre de Parcoursup.
Cette décision a stabilisé juridiquement Parcoursup et légitimé le travail des universités. Dès lors, il est difficile d’imaginer la suppression de la plateforme, même si plusieurs candidats, lors de l’élection présidentielle, l’avaient préconisée. Mais quelles seraient alors les solutions de remplacement ?
À partir de là, plusieurs questions émergent. Où en est-on aujourd’hui ? Quelles pistes pour mieux gérer 2023 ? Quels objectifs chiffrés pour la prochaine rentrée et la phase de vœux qui s’annonce ? Quels indicateurs fiables sur l’efficacité du système ? Quelles pistes d’évolution pour régler le problème des listes d’attente et des lycéens qui se retrouvent sans affectation ? Comment assurer une place à tous les étudiants ?
Toutes ces questions donnent à nos jeunes une vision négative ou déformée de Parcoursup. Le baromètre de confiance montre une réelle désillusion : Parcoursup ne permettrait pas un accès équitable au supérieur. En outre, 36 % des candidats restent très insatisfaits des délais de réponse de la plateforme.
Les critiques portent également sur le fonctionnement même de la plateforme, qui impose un travail en amont difficile pour de nombreux candidats, et sur le processus de validation, qui peut pousser à des formes, quelquefois extrêmes, d’autocensure.
Comment remédier à ces critiques ? Quelles propositions pouvez-vous faire, madame la ministre, pour lutter contre les inégalités réelles, si souvent constatées, et celles qui sont ressenties ? Il faut communiquer mieux et davantage.
Parcoursup prend-il suffisamment en compte les complémentarités ? C’est toute la question de la mobilité des jeunes. Un nombre accru de lycéens quittent leur région pour étudier. Des quotas ont été mis en place et imposés, notamment aux établissements de la capitale. Pouvons-nous avoir des chiffres ? Quels sont le bilan et les conséquences de cette mobilité et quelles pourraient être les perspectives ?
Notre mission, sous la responsabilité de notre cher Max Brisson et avec l’ensemble de tous les sénateurs ici présents, aura pour rôle de se pencher sur cette question.