Monsieur le président, puisque vous me le permettez, je livrerai ma conclusion, qui me permettra également d’apporter à M. Piednoir les réponses à ses questions.
Mesdames, messieurs les sénateurs, permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour ce débat et pour la qualité de vos interventions, dans lesquelles vous avez identifié et évoqué de nombreux points pertinents.
Je l’ai dit, Parcoursup n’est qu’une plateforme, mais une plateforme qui doit être au service des futurs étudiants. Sur cette plateforme, les formations ont une responsabilité première, bien évidemment. Au fond, ce qu’il faut rappeler au moment de clore ce débat, c’est que la procédure de Parcoursup assure un échange entre les lycéens et les enseignants des formations post-bac, avec l’aide – et c’est fondamental – des professeurs principaux, qui sont au plus près des lycéens.
La loi du 8 mars 2018 a organisé Parcoursup autour de plusieurs ambitions, qui sont, je n’en doute pas, partagées sur toutes les travées de cet hémicycle : celle de renforcer l’accompagnement à l’orientation au lycée pour en faire un tremplin vers l’enseignement du supérieur ; celle de mettre fin aux inscriptions par ordre d’arrivée, comme vous l’avez dit, dans la nuit ou par tirage au sort, en fixant des règles transparentes – j’y reviendrai –, connues de tous ; celle aussi d’améliorer la réussite de tous les étudiants ; et, enfin, celle de renforcer la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur.
Sur chacun de ces points, que de chemin parcouru depuis cinq ans ! Au lycée, l’accès à l’enseignement supérieur est devenu un enjeu majeur, qui mobilise toutes les équipes éducatives, avec le souci de sécuriser, mais aussi d’accompagner, le parcours des lycéens. En 2022, davantage de bacheliers ont reçu des propositions d’admission et ils les ont eues beaucoup plus vite, comme le montrent les enquêtes et différentes statistiques.
Grâce aux rectorats – je tiens ici à saluer leur travail, ainsi que celui des enseignants du secondaire et du supérieur –, le nombre de lycéens sans solution à la fin de la procédure a été considérablement réduit au cours des années : ils étaient, je l’ai dit, 160 en septembre 2022 et nous avons continué à les suivre pour réduire encore leur nombre, parce que chaque étudiant est important pour tous.
En 2023, en intégrant dans le dossier Parcoursup les notes des épreuves finales des enseignements de spécialité, nous redonnerons toute sa légitimité au baccalauréat et nous renforcerons l’objectivité de l’analyse des candidatures, mais aussi l’articulation bac–3/bac+3, que Parcoursup a fait progresser comme jamais auparavant.
La transparence, vous l’avez tous rappelé, est un objectif majeur au service de l’orientation des lycéens. Nous avons encore des progrès à faire, mais jamais autant de données n’ont été rendues publiques par mon ministère. Les règles de Parcoursup sont simples et publiques : l’obligation faite aux formations de rendre compte de leurs critères et de leurs choix est effective. Pour cette session 2022, les chefs d’établissement ont rempli 11 732 rapports, que nous rendrons tous accessibles.
Le tirage au sort n’est plus utilisé depuis cinq ans et l’automaticité que la Cnil avait reprochée à APB a pris fin.
Cessons d’affirmer que, avec Parcoursup, la sélection se serait accrue à l’université. Oui, les règles d’admission ont évolué. Oui, l’examen des dossiers est la règle, parce que cela sert la méritocratie, mais aussi, in fine, la réussite de nos étudiants.
La réussite étudiante a progressé d’au moins 5 points depuis la mise en place de Parcoursup – sans tenir compte des résultats sans doute exceptionnels de l’année 2020. La tendance est claire, aussi la personnalisation des parcours doit-elle devenir – et elle le devient – une réalité dans les universités.
De même, la démocratisation a progressé depuis 2018. Le comité éthique et scientifique de Parcoursup l’a souligné à plusieurs reprises : le nombre de lycéens boursiers admis est en augmentation de cinq points, la mobilité des étudiants est plus grande, les bacheliers professionnels et technologiques ont un accès renforcé aux filières professionnalisantes…
Cette dynamique d’amélioration doit bien sûr se poursuivre. Je m’y engage, tout comme le Président de la République, qui a promis de « rendre Parcoursup plus prévisible, en donnant des résultats précis des années précédentes et en accompagnant mieux les familles ».
Le ministre de l’éducation nationale et moi-même souhaitons mieux prendre en compte le ressenti des lycéens. En effet, même s’ils portent une appréciation positive globale sur leur expérience de Parcoursup, les lycéens manifestent encore des attentes en matière de réduction du stress et de transparence de la procédure.
C’est pourquoi nous effectuerons des améliorations s’articulant autour de quatre axes stratégiques, qui seront alimentés par des éléments de notre discussion de ce soir.
Tout d’abord, nous renforcerons l’accompagnement à l’orientation pour aider les lycéens et leurs familles à faire leurs choix et pour favoriser la réussite des étudiants.
Ensuite, nous rendrons l’examen des candidatures plus transparent et les résultats d’admission sur Parcoursup plus prévisibles.
Par ailleurs, nous améliorerons l’efficacité de la phase principale pour réduire l’attente des candidats et le stress qu’elle provoque.
Enfin, nous prolongerons le continuum de réussite du lycée vers l’enseignement supérieur pour favoriser la réussite étudiante, mais aussi l’insertion professionnelle après le cycle licence.
Nous engagerons ces progrès en lien avec les acteurs de l’enseignement supérieur, car rien ne pourra se faire sans celles et ceux qui donnent de leur temps pour les journées portes ouvertes ou pour l’examen des candidatures sur Parcoursup. Je sais, pour avoir été l’une d’entre eux, que ces derniers n’ont qu’un seul but : accueillir les futurs étudiants, les former et les faire réussir tout au long de leurs études. Il est normal que nous fassions tout pour apporter de la sérénité durant ces périodes de choix.
Nous étudions actuellement les processus d’amélioration, en collaboration avec le ministre de l’éducation nationale, pour qu’ils soient mis en œuvre dès cette année. J’espère pouvoir vous les présenter dans le détail l’année prochaine, lors d’un bilan présentant une réelle amélioration du système Parcoursup. À cet égard, les chiffres sont déjà évocateurs et le seront encore davantage l’année prochaine.