Intervention de Jean-François Longeot

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 12 octobre 2022 à 9h30
Audition de Mm. Stéphane Crouzat ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique pour les énergies renouvelables et la prévention des risques climatiques et alaa youssef ambassadeur d'égypte en france sur les enjeux de la cop27

Photo de Jean-François LongeotJean-François Longeot, président :

C'est un honneur de recevoir ce matin M. Alaa Youssef, ambassadeur d'Égypte en France, et M. Stéphane Crouzat, ambassadeur de France chargé des négociations sur le changement climatique.

Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, monsieur Youssef, pour votre présence parmi nous. Je sais votre attachement au dialogue avec le Parlement français et la disponibilité dont vous avez fait preuve, ces dernières années, pour répondre aux sollicitations du groupe d'amitié France-Égypte, présidé par notre collègue Catherine Morin-Desailly. Nous nous réjouissons naturellement de ce dialogue régulier, signe de l'étroite collaboration entre nos deux pays.

La présidence égyptienne de la Conférence des parties (COP) a récemment détaillé ses priorités, en rappelant sa volonté de faire de la COP27 la conférence « de la mise en oeuvre » de l'accord de Paris. Vous aurez l'occasion de nous présenter les principaux axes de travail de votre pays.

Je salue également M. Stéphane Crouzat, que notre commission avait eu le plaisir d'entendre l'an passé, en amont de la COP26, et qui avait également accordé un entretien à notre délégation présente à Glasgow. Nous nous réjouissons de votre volonté de rendre des comptes devant la représentation nationale sur l'avancée des négociations climatiques.

Les enjeux de la COP27, un an après la conférence de Glasgow nous intéressent à cet égard particulièrement.

Dans son rapport de l'an dernier sur la COP26, notre commission avait dressé un bilan pour le moins contrasté des négociations. D'un côté, Glasgow a maintenu en vie l'accord de Paris en parachevant ses règles d'application et en offrant aux États un cadre propice à un relèvement de leur ambition climatique. Les États se sont notamment entendus sur les règles d'application de l'article 6 de l'accord de Paris, relatif aux dispositifs de marché qui doivent contribuer à donner un prix suffisant au carbone pour accélérer la transition. L'accord sur les règles de transparence devrait également permettre de mieux comparer les contributions de chaque État, et de contrôler la réalité et l'efficacité des actions entreprises pour respecter ces contributions. Quant à la demande faite aux États de revoir et de renforcer leur feuille de route - les fameuses « contributions déterminées au niveau national » (CDN) - d'ici à la COP27, elle vise à renforcer l'ambition collective dès cette année 2022.

Plusieurs mois après Glasgow, quel bilan faites-vous de ces avancées ? En particulier, constate-t-on un relèvement de l'ambition par le dépôt de nouvelles contributions nationales, comme le prévoyait le pacte de Glasgow ? Ce relèvement de l'ambition collective est indispensable : rappelons que la somme des engagements pris à Glasgow plaçait la planète sur une trajectoire d'augmentation des températures de 2,3° C, dans le scénario le plus optimiste...

Notre rapport sur la COP26 publié l'année dernière constatait par ailleurs des avancées largement insuffisantes en matière de finance climatique, qui nous faisaient craindre un accroissement des tensions entre pays développés et pays en développement, au risque de paralyser durablement la négociation climatique. En particulier, la COP26 n'a pas permis de trouver de solutions de financement pour les « pertes et préjudices » correspondant aux dommages résiduels inévitables du changement climatique, en dépit des nombreuses demandes des pays vulnérables. L'instauration du « mécanisme de Glasgow », enjoignant l'ensemble des parties à avancer en deux ans sur ce sujet de financement, avait toutefois été perçue comme une issue positive.

Où en est-on dans la mise en oeuvre de ce « mécanisme de Glasgow » ? Quel rôle la France et l'Union européenne, d'une part, et la présidence égyptienne, d'autre part, peuvent-elles jouer pour faire avancer cet aspect crucial des négociations ?

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