Intervention de Ronan Dantec

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 12 octobre 2022 à 9h30
Audition de Mm. Stéphane Crouzat ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique pour les énergies renouvelables et la prévention des risques climatiques et alaa youssef ambassadeur d'égypte en france sur les enjeux de la cop27

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Dans un monde en guerre, il est difficile de trouver un accord global sur le climat. Cette COP se déroule pendant une sorte de parenthèse, en attendant de savoir dans quel monde nous serons d'ici deux ou trois ans. Aussi ne faut-il pas demander l'impossible à la présidence égyptienne et nous lui souhaitons un bon courage. Néanmoins, toutes les COP sont utiles et permettent d'avancer dans plusieurs secteurs.

Comme la présidence égyptienne le souhaitait, la COP 27 est une COP développement et climat, qui traitera du développement de l'Afrique et de la question récurrente des financements.

Derrière ce sujet, figure toujours celui d'une forme de contrat passé entre l'Afrique et le reste du monde, ou entre l'Afrique et les pays développés. Au-delà du discours - juste - soulignant que l'Afrique n'est pas historiquement responsable de la situation, il s'agit d'examiner ses propositions en termes de captation de carbone - sujet assez présent lors de la pré-COP à Kinshasa -, mais aussi en termes d'efficience de ses propres actions. Les difficultés d'accès aux financements pour de nombreux projets sont connues, de même que celles liées à une décentralisation trop faible, à un accès aux réseaux pour les énergies renouvelables dans des systèmes très centralisés et qui ne sont pas efficients. Il existe également des blocages africains à ce développement.

Que peut mettre l'Afrique sur la table des négociations ? Vers quel contrat peut-on aller ? Ce qui n'enlève rien à la nécessité d'augmenter les financements en provenance des pays les plus développés.

La deuxième question porte sur la convergence des trois COP qui se tiennent, pour la première fois depuis longtemps, la même année. En effet, la COP 15 sur la lutte contre la désertification s'est déroulée à Abidjan, la COP 27 sur les changements climatiques va se tenir à Charm el-Cheikh avant la COP 15 sur la biodiversité à Montréal. L'idée d'une nécessaire convergence entre ces trois COP, nées des trois conventions signées lors du Sommet de la Terre de Rio, était présente ces dernières années, mais on tarde à en voir la réalisation.

Lors de la COP 27, quels seront les actes concrets afin de parvenir à cette convergence et d'intégrer davantage les enjeux de biodiversité dans les stratégies climat ?

Enfin, ma dernière question s'adresse à l'ambassadeur français. En dépit du contexte de crise économique, les pays occidentaux ont-ils conscience qu'ils devront mettre plus d'argent sur la table ou se montrent-ils très prudents en termes d'engagements financiers ?

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