Intervention de Jean-François Rapin

Commission des affaires européennes — Réunion du 25 octobre 2022 à 15h00
Institutions européennes — Réunion conjointe avec une délégation de sénateurs du sénat roumain

Photo de Jean-François RapinJean-François Rapin, président :

Merci pour ces éclaircissements, nous allons passer au quatrième point de notre ordre du jour qui concerne la coopération bilatérale entre la France et la Roumanie.

La France et la Roumanie entretiennent des relations d'amitié fortes, profondes et anciennes, qui s'enracinent dans le soutien que Napoléon III a apporté à la création de l'État roumain, puis dans la fraternité d'armes durable née pendant la Première Guerre mondiale. Les relations entre la France et la Roumanie s'inscrivent dans le cadre d'un Partenariat stratégique, conclu en février 2008 et dont la feuille de route a été renouvelée dans le cadre de la visite à Paris du Premier ministre roumain, Ludovic Orban, le 26 octobre 2020. En juin dernier, le Président de la République française s'est rendu en Roumanie. Ce déplacement a été l'occasion d'une visite aux troupes françaises déployées en Roumanie au titre du renforcement de la présence de l'OTAN et d'un entretien avec son homologue roumain, Klaus Iohannis.

Ces relations se déploient aussi au plan parlementaire : en juin dernier également, les membres du groupe d'amitié France-Roumanie du Sénat, emmenés par le président du groupe, Bernard Fournier, ont échangé avec de nombreux élus roumains. Les relations bilatérales et les conséquences de la guerre en Ukraine ont été au coeur des discussions. La présidente par intérim du Sénat roumain, Alina Gheorgiu, vient d'être reçue mardi dernier par le président du Sénat Gérard Larcher ; notre collègue vice-président de la commission André Reichardt a participé à cet entretien, alors que j'étais en déplacement en Irlande et au Royaume Uni pour examiner les suites du Brexit, avec mes collègues de la commission des affaires étrangères. C'est dire si notre coopération parlementaire est chaleureuse, intense et suivie, comme le démontrent au surplus votre visite d'hier et notre rencontre d'aujourd'hui.

Il en va de même de notre coopération décentralisée. En effet, à la veille des sixièmes assises de la coopération décentralisée franco-roumaines qui se tiendront à Brasov, en Roumanie, du 3 au 5 novembre, il importe de rappeler ici, dans cette chambre qui assure la représentation constitutionnelle des collectivités territoriales, la vitalité de cette coopération, qui s'inscrit dans le cadre du « partenariat stratégique » entre nos deux pays.

En effet, les actions menées dans ce cadre peuvent s'appuyer sur cette coopération très dense : avec plus de 211 partenariats de coopération dont 85 projets de coopération décentralisée, 126 jumelages et 4 partenariats dans le cadre d'autres actions extérieures, la Roumanie est un partenaire majeur des collectivités territoriales françaises.

Quels sont, pour vous, les domaines prioritaires et les pistes d'amélioration que vous attendez de cette coopération ?

Il est enfin un point de vigilance et d'attention particulière que je veux évoquer in fine, parce qu'il me tient particulièrement à coeur : c'est celui de la coopération culturelle et linguistique. La Roumanie a des liens culturels anciens et étroits avec la France. Membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 1993, la Roumanie, pays de langue et de racines latines, se distingue par une francophonie particulièrement dynamique. L'enseignement du français y est vivace : notre langue y est la deuxième langue étrangère la plus apprise après l'anglais. Et je considère qu'il est de notre responsabilité de parlementaires de stimuler et d'encourager ce dynamisme, notamment au niveau des usages des institutions européennes. Nous, Roumains et Français, savons par notre riche patrimoine linguistique, mais aussi, naturel, culturel, historique et monumental, que la première richesse et l'atout décisif de l'Europe résident dans cette diversité culturelle et linguistique dont nous connaissons et promouvons sans cesse la valeur : l'Europe unie, certes, mais dans la diversité ! Telle est la force de notre Union. Je serais donc heureux d'échanger avec vous sur les moyens que nous pourrions mobiliser ensemble pour défendre le multilinguisme en Europe.

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