Intervention de Angel Tîlvãr

Commission des affaires européennes — Réunion du 25 octobre 2022 à 15h00
Institutions européennes — Réunion conjointe avec une délégation de sénateurs du sénat roumain

Angel Tîlvãr, président de la commission des affaires européennes du Sénat roumain :

Merci pour ce que je pourrais appeler une déclaration de clôture, synthèse de notre relation d'amitié. Si je devais parler de l'héritage culturel commun qui lie la Roumanie à la France, je pourrais vous partager autant de choses que ce que mon collègue Robert Marius Cazanciuc prévoit d'écrire dans son livre, mais je m'abstiendrai.

En revanche, mers chers amis, nous sommes en tant que parlementaires les maillons d'une chaine de coopération et nous possédons des atouts par rapport à d'autres interlocuteurs pour couvrir tous les sujets de coopération. Nous sommes au contact direct de nos concitoyens, et nous pouvons prendre la parole au nom et pour les citoyens. Je crois que jamais les commissions parlementaires n'ont eu un rythme de travail aussi important. Je suis fier de prendre part à ce processus. Le fait que, lors de ce déplacement, nous ayons pu rencontrer des maires et des citoyens sur leur territoire est un élément clé de notre mandat et un progrès dans la diplomatie parlementaire. J'aimerais que nous puissions continuer sur cette voie, à condition que nous soyons réélus évidemment. Je suis convaincu que cette approche peut contribuer à notre rapprochement.

S'agissant de nos débats d'aujourd'hui, nous pouvons voir que nous n'avons pas de points de contentieux. Peut-être s'agit-il là d'une forme de politesse française, mais c'est sans doute aussi grâce au fait que nous travaillons ensemble. Nous avons découvert que nous partageons beaucoup de points de vue et nous pouvons en être fiers. La saison culturelle franco-roumaine à laquelle notre collègue a apporté une grande contribution fut un succès. Toute personnalité marquante de la culture roumaine du 20ème siècle a d'une manière ou d'une autre un lien avec la culture française, soit par sa formation, soit par la tribune qu'il a pu trouver en France depuis laquelle s'exprimer.

Concernant la question du multilinguisme, Ferdinand de Saussure disait « qui communique, se communique ». Je crois qu'il y a peu de Roumains qui, sans nécessairement avoir étudié le français, ne puissent saisir le thème d'une conversation. Être francophone en Roumanie semble être une donnée initiale. Ce n'est pas quelque chose d'imposé, il s'agit d'un choix fait en confiance et un élément d'appartenance pour le peuple roumain. C'est sans doute comme cela que nous pouvons expliquer le soutien dont nous avons bénéficié de votre part depuis le début de nos démarches au niveau de l'Union Européenne. Grâce aussi à votre aide, le roumain est aujourd'hui une des langues de l'Union européenne. Je crois que c'est une victoire que l'Union européenne dispose d'une telle diversité linguistique, nous ne devons pas en avoir peur et, en tant que parlementaires, nous devons encourager les citoyens à s'intéresser à chaque culture. J'ai pu par exemple constater que des Roumains ayant émigré dans votre pays et désireux de s'y intégrer négligent d'enseigner le roumain à leurs enfants et se retrouvent dans une situation regrettable pour un éventuel retour au pays. Malgré le prestige de la culture française, la richesse des langues européennes ne doit pas être perdue, d'autant plus que la Roumanie n'est pas en reste du point de vue culturel. Pouvoir consulter des textes dans leur langue originale restera toujours la meilleure voie d'accès. Voilà ce que je pouvais dire sur ce sujet, et, pour conclure, je réitère mon appel à faire usage de notre statut de parlementaire pour faire la promotion du multilinguisme et de la diversité.

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