On assiste à une remise en cause totale de la politique de l'Allemagne à l'égard de son voisin russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine. On passe d'une Ostpolitik, qui promouvait un dialogue constructif, à l'abandon de la création d'une maison commune européenne. Cela se traduit par une politique de sevrage du gaz russe, par un réarmement, par un renforcement des relations transatlantiques concrétisé par l'achat de matériels américains mais aussi par une modification de l'approche de l'Allemagne à l'égard de l'élargissement de l'Union européenne, l'Allemagne étant désormais favorable à l'entrée de l'Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie.
J'aurai trois questions.
Nous avons bien entendu les propos du chancelier Scholz. Mais qu'en est-il des positions au sein de la coalition ? Qu'en est-il de la position de la CDU ? Plus largement, ce revirement majeur de la relation de l'Allemagne avec son environnement immédiat est-il soutenu par l'opinion publique ou y-a-t-il des réticences ou des résistances ? Des appels à la négociation ou à la fin de la guerre ont pu être entendus. Ce revirement peut être difficile à assumer par les populations de l'est de l'Allemagne.
Quelle est selon vous la position de l'Allemagne à l'égard de la communauté politique européenne promue par le Président Macron ? L'Allemagne a semblé adopter au début une position prudente.
Enfin, nous nous inquiétons de la stratégie commerciale allemande à l'égard de la Chine. En dehors de l'Union européenne, la Chine est le premier partenaire commercial de l'Allemagne. Cette attitude de cavalier seul peut sembler étrange aux yeux du reste de l'Union européenne. Quel est votre sentiment sur ce sujet ?