Nous constatons une forte dégradation de la situation internationale. Il est donc nécessaire de disposer d'une armée robuste, prête à protéger la population en cas d'agression.
La question de la défense nationale n'est pas qu'un sujet technique. Il est nécessaire de faire entendre nos voix pour que les problématiques de paix et de défense soient traitées de façon démocratique, c'est-à-dire avec les parlementaires. Ces questions ne doivent pas être seulement débattues entre experts, car elles sont clairement politiques.
Il existe des inadéquations fortes entre les discours et les alliances dont nous sommes membres. De plus, il est indispensable de conserver un regard critique sur l'Otan, sa doctrine et sa composition. En effet, nous ne pouvons que constater la faillite de l'idée d'une véritable défense européenne autonome. La plupart des armements du futur européens, conçus et produits en coopération, sont tués dans l'oeuf par des achats massifs hors de l'Union européenne.
Enfin, il faut souligner la dispersion de nos faibles moyens, qui risque de se poursuivre, eu égard à la récente revue nationale stratégique, notamment avec des interventions qui couvrent d'immenses territoires du globe et des océans.
Cette période d'instabilité rend difficile une critique de l'augmentation du budget des armées. En revanche, nous pouvons formuler des propositions fortes sur le redéploiement de certains crédits. Nous considérons ainsi que des économies peuvent être faites sur nos forces de projection ainsi que sur les budgets d'intervention, ou encore en mettant fin au projet de nouveau porte-avions, puisque celui-ci répond à une doctrine interventionniste dans le cas de conflits asymétriques, mais n'est nullement adapté aux conflits de haute-intensité, où il serait quasiment inutilisable. Certains crédits pourraient être fléchés, par exemple, vers le renforcement de notre marine, pour la protection de nos zones économiques exclusives, notamment pour acquérir de nouveaux patrouilleurs outre-mer afin de prévenir les délits écologiques et les actes de piraterie. Les crédits pourraient également être orientés vers le soutien au service de santé des armées, ou pour engager une analyse détaillée des conflits de la planète, afin de définir clairement les forces dont nous avons besoin pour assurer notre sécurité.
Pour toutes ces raisons, le groupe communiste républicain citoyen et écologiste votera contre les crédits de cette mission.