Le Conseil national de l'ordre des avocats, au sein duquel je suis élue, vient de publier un plaidoyer présentant l'architecture comme solution à la ville et à nos territoires - un document que je vous invite à télécharger sur le site du conseil. Nous y présentons 5 axes de propositions face à l'urgence climatique, qui appellent à un changement de paradigme.
Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas - et comme architectes, nous devons aider à construire sobre et frugal. Or, la ville existant déjà, le premier déchet à ne pas produire est celui des bâtiments actuels. Il faut donc regarder de près quelle y est la vacance, comment réutiliser les bâtiments vides, retrouver des usages, pour que ces mètres carrés construits ne deviennent pas des déchets. La réflexion doit aussi porter sur la façon d'utiliser les matériaux, privilégier ceux qui sont bio-sourcés parce qu'ils viennent de la terre, qu'ils demandent donc moins de transformation et qu'ils sont renouvelables d'eux-mêmes, comme par exemple la terre, le bois ou le chanvre, qui sont aussi compostables en fin de vie. Nous proposons ainsi une architecture de circuit court, une « architecture des 100 kilomètres ».
Nous réfléchissons aussi à l'architecture du réemploi des matériaux, ce qui suppose de faire le diagnostic de ce qui existe, avec un nouveau circuit de traçabilité, de stockage et de redistribution aux entreprises. Des sites référencent déjà les matériaux, il faut les développer plus largement, nous en sommes à une trop petite échelle.
Il faut également penser les choses dès la conception du bâti, en particulier la « démontabilité » des bâtiments. Un exemple parlant : il est beaucoup plus facile de démonter une menuiserie vissée que collée ou clouée, cela aura une incidence sur le réemploi.