Je tiens à apporter un certain nombre de précisions et à rassurer ceux, nombreux, qui suivent nos débats, pour qu’ils n’aient pas l’impression que la France est en train de se transformer en un gigantesque laboratoire de recherche et développement, et rien d’autre.
Depuis cinq ans, on a recréé de l’emploi industriel – 57 000 emplois – et on a réinstallé des usines – on a installé trois fois plus d’usines en 2021 que l’on en a désinstallé.
J’étais à peine nommé ministre délégué chargé de l’industrie que, à l’occasion du sommet Choose France, qui s’est tenu au mois de juillet dernier, on annonçait un investissement de plus de 6 milliards d’euros pour relancer la production de microprocesseurs en France. Notre pays est en train de se réindustrialiser et il le fait en grande partie, même si c’est encore insuffisamment rapide et insuffisamment ample, grâce à la qualité de la recherche et de l’innovation. Prenons-y garde, il ne faut ni jeter le bébé avec l’eau du bain ni oublier tout ce qui est en train d’être fait.
Il est vrai que les impôts de production baissent, mais ce n’est pas une raison pour réduire d’autant les dépenses de subvention, sinon on n’aura pas beaucoup amélioré notre position concurrentielle. En effet, les impôts de production diminuent, certes, mais en France, en 2021, ils représentaient 5, 6 % de la valeur ajoutée des entreprises, contre 1, 5 % en Allemagne et 2, 9 % dans l’Union européenne.
Je ne veux pas préjuger le débat que vous aurez sur la CVAE, mesdames, messieurs les sénateurs, mais, même si, dans votre grande sagesse, vous confirmiez le choix fait par l’Assemblée nationale de réduire la CVAE en deux ans, puis de la supprimer définitivement, on serait encore cinq fois au-dessus de l’Allemagne et deux fois au-dessus de la moyenne de l’Union européenne en matière d’impôts de production.
Je reste convaincu que le CIR est un excellent outil, qui permet d’attirer des entreprises. Une fois que l’on goûte à la France, on s’y plaît et l’on y installe aussi des usines de production. C’est du moins ce qui se passe de plus en plus. Soyons-en fiers.