Monsieur le ministre, le plan France 2030, comme son nom l’indique, doit produire ses effets entre 2030 et 2035.
Vous évoquez l’avion électrique, mais celui-ci pose problème, car il pèse lourd ; or, en matière aéronautique, le poids, c’est l’ennemi. Les avions électriques serviront donc pour des courts courriers et des petits modules, et non pour des moyens ou longs courriers.
Ensuite, l’hydrogène est une technologie complexe qui ne sera pas non plus efficiente pour les longs courriers, en raison d’un problème de poids et de volume. Nous avons donc besoin d’un dispositif concernant cette catégorie.
L’avenir, en la matière, ce sont les carburants synthétiques durables, sur lesquels il faut progresser. Vous entendez soutenir les énergies décarbonées ; je forme moi aussi le vœu que l’on aille dans cette direction et je défendrai tout à l’heure un amendement à cet effet.
Je ne propose pas que l’on revienne sur la trajectoire que dessine la Tiruert. Certaines mesures pénaliseront les compagnies qui continuent à utiliser du kérosène ; cela me paraît normal, car nous devons épouser la transition écologique.
En revanche, on ne saurait, en parallèle, priver ces compagnies d’aides pour passer aux carburants synthétiques durables, lesquels coûtent quatre à huit fois plus cher. Si nous refusions de soutenir la modernisation de leurs flottes, nous renoncerions à la transition écologique du secteur aérien, que nous appelons pourtant tous de nos vœux.
Notre démarche est pragmatique ; le Gouvernement n’est pas loin de la solution, mais il faut en considérer les différentes phases. Nous avancerons sur l’hydrogène, ainsi que sur l’avion électrique, mais les dispositifs que nous proposons ici constituent un complément nécessaire, au moins dans un premier temps.
Nos efforts doivent être synchronisés avec l’industrie de manière réaliste, afin d’aboutir à des réponses concrètes.