Intervention de Olivier Véran

Réunion du 23 novembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Quelles leçons tirer de l'assassinat de vanesa à tonneins

Olivier Véran :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Jean-Pierre Moga, je veux d’abord, encore une fois, m’associer à la douleur de toute la population, des élus, des gendarmes et de la famille.

Vous me demandez s’il est possible de nous immiscer ou de nous projeter dans le cerveau d’un individu qui, adulte, décide de s’en prendre à des enfants, de la pire des manières.

Je vous avoue que j’en suis incapable, car cet exercice a ses limites. J’ai pourtant exercé la psychiatrie comme interne, et la neurologie. Je connais les profondeurs noires des esprits humains et les ravages que peuvent provoquer certains troubles mentaux.

Je ne crois pas, mais l’enquête le dira, que l’état de cette personne était de nature à justifier un suivi psychologique ou psychiatrique. En tout cas, ce n’est pas ce qui avait été décidé lorsqu’il avait 15 ans. Cependant, vous l’avez dit vous-même, c’était il y a seize ans.

Ce genre d’acte abject, monstrueux, nous interroge, parce que c’est la barrière même de la notion d’empathie, d’humanité et de rapport à l’autre qui est percutée à grands coups de pied quand on s’en prend à un enfant, comme cet homme l’a fait.

Évidemment, chaque fois qu’un tel drame intervient, on cherche des réponses. Je ne sais pas si on les trouvera dans le cerveau de cette personne, y compris à l’issue de l’enquête. En tout cas, nous aurons les réponses sur ce qui lui a permis de réaliser cet acte et nous trouverons des moyens, si c’est nécessaire, de renforcer la prévention, le contrôle et la surveillance pour éviter que ces drames terribles, qui peuvent émailler la vie de notre pays ou d’autres pays, ne se reproduisent.

Est-ce un enjeu de surveillance ? Honnêtement, je n’en suis pas sûr, mais sans les éléments complets de l’enquête il m’est difficile de vous répondre sur ce point.

Néanmoins, sachez que la détermination des services de justice et de police, ainsi que du Gouvernement et de la représentation nationale, est totale, non pas pour comprendre ce que nos cerveaux humains ne peuvent pas comprendre, mais pour faire en sorte qu’un tel drame n’arrive plus jamais.

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