Le filet de sécurité qui a été proposé lors de l’examen du PLFR a manqué sa cible. Face à ce constat, me semble-t-il, unanimement partagé, nous nous attendions à ce que le Gouvernement corrige le tir dans le cadre de ce budget pour 2023.
Or il n’en est rien : les critères sont les mêmes, ou presque. À bien des égards, le dispositif est même plus restrictif, en ne compensant que les dépenses d’approvisionnement en énergie, et non plus les dépenses d’achat de produits alimentaires ou la revalorisation du point d’indice ; comme si ces dépenses ne pesaient soudainement plus sur les budgets des collectivités ou si le point d’indice n’était majoré que pour une année.
Monsieur le ministre, la cécité de votre gouvernement est totale ; il nous faut une réponse forte, claire et lisible.
L’objet de notre amendement est de répondre à ces impératifs, dont le premier est un impératif de clarté : nous devons donner un cap financier et politique témoignant de notre compréhension des enjeux auxquels sont confrontées nos collectivités.
Les dépenses alimentaires continuent d’augmenter ? Vous nous répondez que les tarifs n’ont qu’à augmenter également. Les dépenses d’énergie augmentent ? Il n’y a qu’à porter un col roulé. Les factures d’énergie des collectivités n’en finissent plus de s’envoler ? Les collectivités n’ont qu’à réduire leurs dépenses en privant leurs administrés d’illuminations de Noël ou d’infrastructures sportives, qui donnent pourtant du baume au cœur en cette période.
Les dépenses sanitaires engagées ne sont ainsi pas abordées dans les budgets des collectivités. La crise sanitaire est, certes, derrière nous. Pour autant, ce sont bien des dépenses. Au bout du compte, nous sommes sortis du « quoi qu’il en coûte » pour entrer dans le « quoi qu’il leur en coûtera ». Nous refusons cette logique.
Tel est le sens de cet amendement.