Monsieur le président, madame la ministre, mesdames les secrétaires d’État, mes chers collègues, la commission de la culture a examiné le programme 163, « Jeunesse et vie associative », doté pour 2023 de 837 millions d’euros, soit une augmentation de 65 millions d’euros par rapport à 2022.
Toutefois, cette augmentation s’explique en grande partie par la montée en charge du service national universel, dont les crédits dédiés augmentent encore de 30 millions d’euros, malgré les nombreuses réserves émises depuis sa création.
Le SNU peine encore à atteindre ses objectifs, malgré tous les efforts que le Gouvernement déploie. Cette année, seulement 32 000 volontaires y ont participé, loin de l’objectif de 50 000 jeunes affiché. Pour l’encadrement des jeunes, le recours massif au contrat d’engagement éducatif (CEE) n’est en aucun cas adapté aux particularités du dispositif. Par ailleurs, encore trop peu de jeunes réalisent les missions d’intérêt général de la phase 2.
De nombreux doutes persistent donc quant à une nouvelle montée en charge du SNU et je crois qu’un débat s’impose sur le sujet : il faut faire un point avant d’envisager sa poursuite.
S’agissant des crédits réservés au service civique, ils sont en augmentation de 20 millions d’euros. Cette hausse, bienvenue, doit être nuancée par l’arrêt du financement des missions lancées dans le cadre du plan de relance, qui représentaient environ 200 millions d’euros.
Pourtant, le service civique a fait ses preuves et démontre, chaque année davantage, son efficacité en termes d’accompagnement et d’insertion des jeunes.
Dans le même temps, l’effort en faveur de la jeunesse et de l’éducation populaire, visible notamment au travers des mesures issues des Assises de l’animation, doit être souligné. Pour autant, il ne doit pas occulter la situation inquiétante du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa), cette formation connaissant depuis plusieurs années une baisse drastique du nombre de candidats.
La rentrée scolaire de 2021 a effectivement été marquée par de grandes difficultés dans le secteur des accueils collectifs de mineurs, parmi lesquels les colonies de vacances. Face à l’ampleur des besoins, il faut redonner aux jeunes l’envie de s’investir davantage dans ces secteurs en crise.
Enfin, j’évoquerai la diminution des crédits en faveur du développement de la vie associative.
Plus que jamais, il m’apparaît essentiel de renforcer le soutien aux associations, qui peinent à retrouver leur dynamisme d’avant-crise. L’activité bénévole demeure trop peu valorisée, et les dispositifs à destination des bénévoles mal connus et peu lisibles. Cette fragilisation du tissu associatif, accentuée par l’impact de la crise énergétique sur les activités associatives, est particulièrement préoccupante pour la survie des petites associations.
Face à ces besoins croissants, je regrette que le montant alloué au fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) soit encore en stagnation. En l’état actuel, le dispositif ne permet pas de répondre à l’ensemble des demandes qui lui sont adressées.
Comme vous pouvez le constater, mes chers collègues, la répartition des crédits supplémentaires en faveur de la jeunesse et de la vie associative pose question. C’est pourquoi la commission de la culture, de l’éducation et de la communication a décidé de s’abstenir sur l’adoption des crédits du programme 163.