Madame la ministre, je vous interroge ce matin pour faire suite à la demande d’élus de mon département, l’Eure, au sujet de l’élargissement des dérogations préfectorales pour les diplômés du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA).
En effet, en France, lors de l’été 2021, quelque 1 480 noyades accidentelles ont été recensées ; un quart de ces noyades ont entraîné un décès. Parmi ces noyades, 47 % ont eu lieu en mer, 26 % en piscine, 23 % en cours d’eau et 4 % dans d’autres lieux domestiques.
Ces chiffres, bien qu’en baisse, s’expliquent en grande partie par la reprise des activités sportives en sortie de crise du covid-19, avec des personnes pas toujours réhabituées à l’effort physique. Il est donc crucial d’organiser au mieux la surveillance des baigneurs.
Or, en France, nous devons collectivement faire face à une pénurie de maîtres-nageurs ; il en manque 5 000 selon la Fédération française de natation. Certaines piscines sont contraintes de fermer.
Plusieurs facteurs expliquent cette pénurie : manque d’attractivité, rémunération peu élevée, mais, surtout, exigences en matière de formation. À l’heure actuelle, il faut disposer d’un brevet d’État d’éducateur sportif aux activités de la natation (BEESAN) ou d’un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) pour exercer dans un centre aquatique. Toutefois, il est devenu particulièrement difficile de trouver un titulaire de ces diplômes.
Ainsi, des dérogations préfectorales ont été mises en place pour permettre aux détenteurs du BNSSA de surveiller les bassins. Néanmoins, ces dérogations sont des mesures locales, partielles, et, surtout, limitées dans le temps, avec une durée annuelle maximale de quatre mois. Actuellement, cela ne suffit plus pour assurer la sécurité et l’accès de tous, notamment les enfants d’âge scolaire, à l’apprentissage de la natation.
Madame la ministre, serait-il possible de faciliter l’augmentation de la durée des dérogations – il ne faut plus les limiter dans le temps – accordées par les préfets, de manière à permettre aux détenteurs du BNSSA de surveiller les piscines ? Pour remédier à la situation, quelles autres mesures seront prises ?