Monsieur le sénateur Verzelen, à Crécy-sur-Serre ou à Nantes, où je suis moi-même élue locale, nous recevons également ces parents, dont les difficultés nous brisent le cœur.
La situation économique des accompagnants des élèves en situation de handicap et l’attractivité de ces métiers sont absolument déterminantes pour la qualité de la scolarité de nos enfants en situation de handicap.
L’ensemble des groupes de cette assemblée a d’ailleurs, dans le cadre de la loi de finances, défendu cet accompagnement. L’engagement du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse porte sur trois avancées majeures visant à améliorer la situation des AESH et, donc, à créer l’attractivité nécessaire pour recruter, mais aussi pour fidéliser les personnes – en majorité des femmes – qui font ce métier essentiel.
Avec la Première ministre, j’ai souhaité que le Gouvernement émette un avis favorable sur trois amendements déposés sur le projet de loi de finances pour 2023, tendant à créer une augmentation salariale nette de 10 % de tous les AESH, dès le 1er septembre 2023. Cette enveloppe supplémentaire de 80 millions d’euros permettra de revaloriser immédiatement les AESH.
Par ailleurs, cette revalorisation s’ajoutera à l’extension aux AESH et aux AED (aides éducatives à domicile) de la prime REP/REP+, qui concerne des territoires plus spécifiques et que notre budget prévoyait déjà. Cela correspond à une enveloppe de 74 millions d’euros.
En outre, nous nous engageons, conformément à la parole donnée par le Président de la République, à favoriser l’accès au temps complet des AESH, car la revalorisation salariale n’est pas tout pour donner de l’attractivité à ces métiers et éviter des temps partiels subis. Ainsi, alors que ces métiers ont énormément de sens et de valeur, il n’y a pas d’adéquation entre, d’une part, l’engagement des personnes et la nécessité de l’accompagnement et, d’autre part, la réalité de l’accompagnement professionnel.
C’est pourquoi un certain nombre de maires ou de chefs d’établissement soulignent l’importance d’aller chercher un nouvel élan, car la vocation ne dure qu’un temps : si elle n’est pas accompagnée professionnellement, elle ne suffit pas.
Il est essentiel de lutter contre la précarisation de ces personnels. Sur ce plan, nos services travaillent aux voies possibles pour leur proposer d’élargir leurs missions.
En outre, à plus court terme, des propositions de loi sont en cours de discussion devant le Parlement sur l’accès au CDI, dont la proposition de loi déposée par Mme la sénatrice Monnier et qui sera examinée au début du mois de décembre par votre assemblée.
Le Gouvernement est ouvert à ces propositions et regarde avec attention quelle solution est la plus adaptée pour accélérer l’accès à cet élément de stabilité professionnelle et d’attractivité du métier. C’est pour nos enfants que nous agissons et c’est pour eux que nous devons absolument nous mobiliser en faveur des AESH.