Avec cet amendement, notre groupe souhaite financer la création d’un pôle public du médicament par un prélèvement de 262 millions d’euros sur l’action Souveraineté technologique et résilience du programme « Compétitivité ».
Les ruptures de stock de médicaments explosent – récemment, le Gaviscon, utilisé contre les brûlures d’estomac, ou encore le Doliprane.
Désormais, ce sont les stocks d’amoxicilline qui sont menacés : cette molécule, présente dans près de 80 % des antibiotiques pédiatriques, pourrait ainsi devenir une denrée rare. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, les formes dites buvables d’amoxicilline, utilisées dans le cadre de traitements pédiatriques, connaissent de « fortes tensions d’approvisionnement, prévues jusqu’en mars 2023 ».
Cet antibiotique fait partie des 2 160 médicaments concernés par des ruptures de stock.
Face à cette situation, il y a urgence pour notre pays à recouvrer sa souveraineté sanitaire et de ne plus dépendre des industriels du médicament qui ont délocalisé la production en Asie. Il y a urgence à recréer une production en France des molécules essentielles afin d’éviter des ruptures de traitement pour nos concitoyens.
Notre groupe a déposé une proposition de loi en ce sens en 2020. Nous estimons indispensable de mettre en place cette production publique de médicaments et de produits médicaux.
Comme vous le savez, l’Agence générale des équipements et produits de santé (Ageps) produit des médicaments et des molécules pour les hôpitaux. La pharmacie des armées en produit également pour nos militaires. En donnant plus de moyens à ces structures, on pourrait franchir une première étape.
Nous avons toutes et tous vécu les conséquences de la crise de la covid-19. Il faut en tirer ensemble les enseignements, car la pénurie frappant un certain nombre d’antibiotiques risque de déboucher sur une crise de santé publique majeure.