Vous le savez parfaitement, monsieur le ministre, les pesticides ont un coût pour la société. L’étude citée par mon collègue Joël Labbé évoque un montant de 2, 8 milliards d’euros. Ce n’est pas une paille !
Les pesticides sont partout dans l’environnement : dans les sols, dans l’air, dans le corps de tous les êtres vivants. Cela crée de multiples problèmes de santé, y compris des retards mentaux et une érosion de nos capacités cognitives. Tout cela est prouvé, et nous faisons comme si cela n’existait pas. C’est assez dramatique.
En ce moment, nous assistons à une perte de vitesse du développement de l’agriculture bio, alors que le Gouvernement affirme vouloir placer l’écologie au cœur de sa feuille de route.
Par conséquent, la promotion de l’agriculture biologique doit être renforcée. C’est ce que nous défendons tous, sur les travées situées plutôt à gauche de l’hémicycle.
La Cour des comptes a elle-même préconisé, dans son rapport de juin 2022 sur le soutien à l’agriculture biologique, d’augmenter les moyens financiers et humains des acteurs de cette filière, au travers d’une mobilisation financière des interprofessions agricoles et de l’accroissement des subventions pour charges de service public.
C’est pourquoi il est nécessaire de donner aux acteurs du bio tous les moyens d’action pour que ceux-ci puissent remplir leur mission de transition des modes alimentaires. Nous avons à faire un choix de société.
Grâce à son rôle de fer de lance du développement de l’agriculture biologique, l’Agence Bio est l’un des principaux acteurs de cette transition. Or, selon ce projet de budget, son plafond d’ETP et ses subventions pour charges de service public doivent rester stables en 2023, soit 19 ETP et 2, 88 millions d’euros. Ces moyens sont très insuffisants pour répondre efficacement à toutes ces missions.
Le présent amendement vise donc à donner à l’Agence Bio les moyens d’atteindre ses objectifs, en rehaussant son budget de 9 millions d’euros, ce qui lui permettra de doubler son plafond d’ETP.
Ces 9 millions d’euros doivent être comparés aux externalités négatives des pesticides estimées à 8 milliards d’euros.
Il faut faire des choix. Je compte sur vous pour faire les bons.