Intervention de Jean-Louis Lagourgue

Réunion du 1er décembre 2022 à 14h30
Loi de finances pour 2023 — Outre-mer

Photo de Jean-Louis LagourgueJean-Louis Lagourgue :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, cette discussion budgétaire relative à l’outre-mer s’inscrit dans un contexte inflationniste et de renchérissement du coût de l’énergie, alors que nos concitoyens ultramarins sont déjà fragilisés par de nombreux facteurs : une balance commerciale déficitaire, des taux de chômage deux à trois fois plus élevés qu’en métropole ou encore un éloignement géographique favorisant la vie chère.

Aussi, dans ce contexte particulier, les crédits de la mission « Outre-mer » doivent être mobilisés plus que jamais au service de nos territoires ultramarins. Il s’agit de donner à ces territoires les moyens de leur développement et de les aider à relever les multiples défis auxquels ils sont confrontés.

C’est donc avec satisfaction que je constate que ces crédits sont en légère augmentation par rapport à l’année 2022. Ils s’élèvent ainsi, pour 2023, à 2, 75 milliards d’euros en autorisations d’engagement et à 2, 58 milliards d’euros en crédits de paiement, soit des hausses respectives de 1, 75 % et de 1, 4 % par rapport à 2022.

Toutefois, il faut souligner que la mission « Outre-mer » ne constitue qu’une petite partie du budget de l’État consacré aux territoires ultramarins. En effet, la politique transversale de l’État en direction de l’outre-mer est portée par 101 programmes relevant de 32 missions.

L’effort budgétaire de l’État en faveur des territoires ultramarins s’élève ainsi à 20, 1 milliards d’euros en autorisations d’engagement et à 21, 7 milliards d’euros en crédits de paiement dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023. Ainsi la hausse est-elle respectivement de 1, 1 % et de 3, 7 % par rapport à l’année 2022 ; elle est bienvenue, car les besoins sont importants.

À cet égard, je tiens à évoquer la nécessité de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes Ultramarins. Depuis plusieurs années déjà, leur situation du point de vue de l’emploi suscite des inquiétudes ; elle doit être rapidement améliorée si l’on veut que soit garanti non seulement leur avenir, mais également le développement des outre-mer.

Aussi, je me félicite de la hausse des crédits en matière de soutien à l’insertion et à la formation des jeunes Ultramarins – elle est de près de 10 % en autorisations d’engagement et de 13 % en crédits de paiement.

Je veux également mettre l’accent sur l’état du parc de logements en outre-mer. Cette question est une préoccupation forte des Ultramarins et la situation de l’habitat indigne et insalubre impose une politique particulièrement volontariste.

Aussi, je salue l’initiative de nos rapporteurs de majorer de 4 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement les crédits destinés à la résorption de l’habitat insalubre.

Avant de conclure, je tiens à souligner un problème récurrent : la sous-consommation des crédits outre-mer. Cette situation est extrêmement dommageable eu égard aux besoins impérieux des territoires ultramarins, notamment en matière de logement et d’emploi. Il est primordial de trouver les moyens pour y remédier.

Monsieur le ministre, mes chers collègues, les outre-mer, ce sont douze territoires français répartis sur les deux hémisphères et rayonnant sur trois océans ; douze territoires qui sont la France. Nous avons le devoir d’instaurer une égalité réelle entre tous nos territoires afin que chaque citoyen puisse y vivre avec le sentiment d’appartenir à une seule et même communauté. Ce budget y contribue.

Aussi le groupe Les Indépendants votera-t-il les crédits de la mission « Outre-mer » du projet de loi de finances pour 2023.

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