Intervention de Gérard Poadja

Réunion du 1er décembre 2022 à 14h30
Loi de finances pour 2023 — Outre-mer

Photo de Gérard PoadjaGérard Poadja :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je veux commencer par remercier M. le ministre de sa présence dans cet hémicycle aujourd’hui, alors qu’il revient à peine du Caillou, où avec M. Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer, il a travaillé au retour du dialogue entre tous les partis calédoniens, indépendantistes et non indépendantistes. C’est très important à ce moment de notre histoire !

Votre présence témoigne de votre considération pour la représentation sénatoriale.

Le projet de loi de finances que nous examinons traduit l’intention du Gouvernement d’aider nos compatriotes ultramarins à faire face à un contexte international particulièrement défavorable, qui aggrave les difficultés déjà considérables de nos territoires.

Je salue en particulier les moyens alloués au plan SMA 2025+ ainsi qu’à la lutte contre le changement climatique dans le Pacifique.

Monsieur le ministre, mon propos sera précis : il faut désormais traduire dans les faits l’une des recommandations du rapport d’information de l’Assemblée nationale en date du 3 octobre 2019 sur la continuité territoriale dans les outre-mer.

J’invite donc le Gouvernement à appliquer effectivement l’article L. 1803-4 du code des transports sur l’aide à la continuité territoriale.

À l’heure actuelle, seule la Guyane bénéficie de ce dispositif. Si cette aide est indispensable compte tenu des difficultés inhérentes à ce territoire, cela s’entend également pour la Polynésie française, dont le territoire intérieur est composé de 118 îles réparties sur 5, 5 millions de kilomètres carrés.

Et cela vaut, bien sûr, pour les îles de l’archipel calédonien, les populations de Lifou, de Maré, de Tiga, d’Ouvéa, de Bélep et de L’Île-des-Pins devant prendre l’avion ou le bateau pour accéder à des services publics essentiels – lycée, université, hôpital, démarches administratives, etc.

Quant aux habitants de l’île de Futuna, ils ont impérativement besoin de rejoindre régulièrement l’île de Wallis, distante de 250 kilomètres. Et certains services, notamment médicaux, ne sont accessibles aux habitants de Wallis et de Futuna que s’ils se rendent à Nouméa, distante de 2 100 kilomètres.

L’extension de l’aide à la continuité territoriale aux déplacements inter-îles permettrait d’éviter l’exode des populations vers Papeete et Nouméa et d’assurer le développement économique et le désenclavement de ces territoires.

Monsieur le ministre, soyez assuré que nos populations socialement en difficulté ont besoin de bénéficier de ce dispositif – je pense en particulier à nos anciens et à nos jeunes. Je compte sur votre détermination pour mettre fin à cette injustice entre les outre-mer.

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