Intervention de Marie-Pierre Monier

Réunion du 1er décembre 2022 à 21h30
Loi de finances pour 2023 — Enseignement scolaire

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

Je salue la présence parmi nous du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Elle témoigne de son intérêt pour le sujet.

Nous avons su, lors de précédents examens de textes budgétaires, nous rassembler largement pour appuyer une hausse des crédits dédiés à cet enseignement, les besoins étant criants au regard des impératifs de transition agroécologique et de renouvellement des générations.

Nous ne pouvons pas nous réjouir, en l’état, du budget qui nous est présenté aujourd’hui. En effet, s’il ne prévoit pas de nouvelles suppressions de postes d’enseignants, il ne prévoit pas non plus de créations. Ce manque de volontarisme interroge, après la forte dégradation constatée sous le précédent quinquennat. Pour rappel, plus de 300 emplois ont alors été supprimés, ce qui, en proportion, correspondrait à une suppression de 10 000 postes dans l’éducation nationale.

Ces suppressions ont eu des impacts très concrets sur les conditions d’enseignement, comme la fin du dédoublement obligatoire, qui s’est opérée au détriment de la qualité de l’apprentissage et de la sécurité des élèves.

Si le Président de la République est sincère dans sa volonté de mettre en œuvre un « pacte d’orientation et d’avenir agricole », les moyens alloués doivent être à la hauteur de cette ambition.

Vous l’aurez compris, la méthode choisie pour répondre au besoin de revalorisation salariale et à la perte d’attractivité du métier d’enseignant n’est pas adaptée aux réalités, non plus que l’équilibre retenu entre créations et suppressions de postes.

Ce projet de budget s’inscrit dans la continuité de choix politiques qui, depuis plusieurs années, ont fragilisé notre école républicaine.

Ce sont ces mêmes choix qui conduisent aujourd’hui à pallier des manques en utilisant une méthode libérale d’appels à projets, sur le modèle de l’« école du futur », qui permettra seulement à certaines écoles de sortir la tête de l’eau, tandis que d’autres seront laissés sur le bord du chemin.

Nous craignons que notre école de la République ne soit pas renforcée par ce budget pour 2023. Nous voterons donc contre ces crédits.

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