Le constat est désormais bien établi : en quarante ans, les enseignants ont subi une perte de pouvoir d’achat massive.
Les rapports Regards sur l ’ éducation publiés par l’OCDE, appuient largement ces chiffres. Ils estiment ainsi qu’entre 2000 et 2019, alors que les salaires des enseignants ont augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE, c’est en France que le salaire a le plus diminué, avec une baisse pouvant atteindre 10 % dans l’enseignement secondaire.
Toujours selon l’OCDE, le salaire statutaire des enseignants du primaire et du secondaire est inférieur d’au moins 15 % à la moyenne de l’OCDE après dix ou quinze ans de service.
Cette situation de décrochage des salaires est l’une des raisons majeures du déficit de recrutement de la profession, bien qu’elle ne soit pas la seule.
Or les moyens figurant dans le budget pour 2023 ne nous semblent pas à la hauteur de l’enjeu. Tout d’abord, l’enveloppe ne répond pas à la promesse initiale du Président de la République de revaloriser inconditionnellement les salaires des enseignants de 10 %. La part conditionnelle – 300 millions d’euros entre septembre et décembre 2023 – correspond en réalité à des tâches déjà effectuées par les équipes pédagogiques.
Le rapport de juin 2022 de notre collègue Gérard Longuet conclut lui aussi que les différences salariales entre la France et les autres pays ne sont pas corrélées au temps de service des enseignants français.
Nous considérons donc que l’augmentation inconditionnelle de 10 % du traitement des enseignants est de droit au regard du décrochage de leur salaire et de leur engagement sans faille pendant la crise sanitaire.
Nous considérons par ailleurs que tous les enseignants doivent être augmentés, quelle que soit leur ancienneté. Selon nos calculs, qui rejoignent ceux des syndicats, il faudrait abonder de 1 milliard d’euros en année pleine les crédits proposés par le Gouvernement. Tel est précisément l’objet de cet amendement.