Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les sujets de mobilité ne manquent pas. Ce sont les moyens qui font défaut ! Il suffit de balayer l’actualité de ces derniers jours pour se rendre compte que l’ambition française ne répond pas aux besoins en la matière.
L’annonce, la semaine passée, des RER métropolitains est certes une bonne chose. Mais elle concerne dix grandes villes de France. Que faisons-nous du reste du territoire ? Que faisons-nous de la ruralité ? Que faisons-nous de ces 22 millions de Français qui n’ont d’autre solution que d’avoir une, voire deux voitures par ménage et qui subissent par conséquent l’inflation, avec un gazole à plus de 2 euros le litre ?
On leur parle de solutions électriques tous les soirs, alors que la France ne produit pas suffisamment de véhicules pour répondre aux besoins d’un pays de 70 millions d’habitants. Que pouvons-nous leur proposer ? Le ferroviaire ? Il est inexistant, ou dans un état de délabrement scandaleux…
Chaque fois que notre commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, sous la présidence de Jean-François Longeot, reçoit le patron de la SNCF, chaque fois que nous parlons du ferroviaire – notre collègue Philippe Tabarot, spécialiste du sujet peut en témoigner –, nous avons tous des situations pénibles à signaler sur notre territoire. Il y a une véritable carence en France en matière de ferroviaire, et le petit-fils de cheminot que je suis en est malheureux.
Nous sommes en pleine grève, mais on peut comprendre les inquiétudes des personnels de la SNCF, qui est pourtant une entreprise indispensable pour un pays comme le nôtre.
Je voudrais évoquer aussi l’aviation civile, car Vincent Capo-Canellas m’en voudrait de ne pas soutenir ce secteur d’excellence. Je remercie Évelyne Perrot de m’avoir associé à l’ensemble des auditions, qui ont bien montré les efforts effectués.
Ma génération, monsieur le ministre, est celle de la fierté de la Caravelle et du Concorde. Nous avons été un pays extraordinaire, qui a fait rêver… Mettons fin à la maltraitance de ce secteur si important qu’est l’aviation civile !
C’est un outil d’aménagement du territoire, puisqu’il relie les provinces entre elles et les ouvre sur l’ensemble des régions extérieures, y compris l’étranger, ce qui renforce leur attractivité. C’est un outil vital. En effet, à côté de tel ou tel aéroport de province, que l’on essaye actuellement de dézinguer, se trouve souvent un centre hospitalier universitaire, auquel cet aéroport permet de faire des greffes – une question de vie ou de mort !
L’aviation déploie aujourd’hui des efforts considérables pour faire face à ses responsabilités. Aviation rime avec décarbonation, monsieur le ministre, même s’il faut encore être prudent sur l’hydrogène et si, pour les carburants durables, il y a une marge de progression énorme dans l’aviation civile. Mais, faute d’avoir développé une filière en France, nous achetons des carburants durables à l’étranger, ce qui rend les déplacements plus onéreux, comme l’a montré Mme la rapporteure pour avis.
L’aviation civile est un outil indispensable. Il est utile pour le tourisme et servira plus encore lors de grands événements comme les jeux Olympiques. C’est un secteur en progression, qu’il faut absolument soutenir. Un chiffre résume tout, monsieur le ministre : Air France, par son activité, génère près de 2 % du PIB français.
Nous devons donc faire plus pour soutenir l’aviation civile, dont un pays comme le nôtre a besoin.