Intervention de Emmanuel Capus

Réunion du 2 décembre 2022 à 15h10
Loi de finances pour 2023 — Compte d'affectation spéciale : financement des aides aux collectivités pour l'électrification rurale

Photo de Emmanuel CapusEmmanuel Capus :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, « Écologie, développement et mobilité durables » : voilà trois notions qui cumulent maints enjeux essentiels ! Nous n’avons jamais vu, d’ailleurs, autant de rapporteurs se partager le travail.

Fort heureusement, concernant le défi écologique, nous n’en sommes plus à l’étape de la prise de conscience. Malheureusement, cela signifie aussi que le dérèglement climatique est visible. Cette année, nous l’avons subi de plein fouet et sur l’ensemble du territoire. Le gel a tout d’abord attaqué le vignoble. La canicule, ensuite, a endommagé nos cultures et fait souffrir nos élevages. Depuis lors, la sécheresse a sévi – c’est d’ailleurs toujours le cas dans quelques territoires –, et certaines de ses conséquences sont désastreuses.

Alors que nous nous pensions épargnés, nous avons dû faire face à de violents incendies de forêt au nord même de la Loire.

Le Maine-et-Loire, qui nous tient à cœur particulièrement, monsieur le ministre, a été cet été l’un des départements les plus touchés. Au total, plus de 2 500 hectares sont partis en fumée en l’espace de quelques semaines. À Baugé-en-Anjou, 1 500 hectares ont brûlé en seulement trois jours. Je salue et remercie tous nos pompiers qui ont affronté ces feux, partout en France, ainsi que nos concitoyens, particulièrement nos agriculteurs, qui ont également apporté une aide précieuse.

Notre groupe prend sa part de cet effort, en travaillant sur des mécanismes concrets, à l’image de l’agrivoltaïsme ou de nos propositions sur la forêt. En tant qu’élus nationaux ou locaux, nous avons chacun notre rôle à jouer. Continuer à nous alerter et à nous former sur les enjeux de la transition écologique est nécessaire.

Mettre à disposition des élus un outil pour cela, afin qu’ils s’en emparent, va incontestablement dans le bon sens. D’ailleurs, le fonds vert, qui leur donne des moyens d’action adaptés à leur territoire, procède de cet état d’esprit. Nous ne pouvons que saluer cette initiative, dans la chambre des territoires qu’est le Sénat.

Aux bouleversements climatiques se sont ajoutées la guerre en Ukraine et les conséquences énergétiques que nous endurons. Le groupe Les Indépendants salue les réponses conjoncturelles, qui ont été décrites par les très nombreux rapporteurs spéciaux et pour avis, mais nous devons aussi produire une réflexion structurelle. Pour cela, l’échelon européen est nécessaire, surtout lorsqu’il s’agit de fixer les prix de l’énergie. Sur ce point, nous espérons des avancées concrètes lors du prochain Conseil européen.

L’énergie est cruciale pour notre compétitivité. Notre tissu industriel, notre agriculture et, plus généralement, nos modes de vie en sont dépendants, nous le voyons bien à l’approche de l’hiver. L’énergie est la clé d’une transition efficace. C’est à la fois un outil et le plus important des défis qui sont devant nous.

Décarbonons l’énergie et nous décarbonerons des pans entiers de nos industries et de nos activités fortement émettrices. Je pense au secteur du bâtiment et à la métallurgie, mais aussi, bien sûr, aux transports.

Cette mission montre tout le chemin qu’il reste à parcourir dans ce domaine. Il nous faut travailler massivement sur nos infrastructures. Les modes de mobilité sont très variés selon les territoires. Notre réseau ferré doit rester performant et vecteur de transition. Nos voitures, si nécessaires à des millions de Français dans nos territoires, doivent devenir plus propres. Le travail dans ce domaine est immense. Il faut agir bien, et pour longtemps.

Tous les programmes de cette mission tendent vers la même conclusion : nous allons devoir nous adapter, et il faut nous en donner les moyens.

Pour décarboner, il va falloir innover et trouver des solutions disruptives. Nous devrons être acteurs de prévention, tout en réduisant les problèmes auxquels nous faisons déjà face.

Pour cela, il faut investir. À cet égard, je salue à la fois la hausse significative des crédits de la mission et la stabilité dans les effectifs, qui augmentent même dans certains secteurs.

La transition est, en quelque sorte, une révolution. Elle est nécessaire. Nous devons donc impérativement la rendre possible et acceptable pour tous. Il faut voir loin pour faire bien, si j’ose dire.

Monsieur le ministre, la feuille de route est belle, mais elle n’est pas sans obstacle. Il faut inventer à nouveau nos modes de vie. Vous l’aurez compris, le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera les crédits de cette mission.

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