Lorsque le gouvernement précédent, notamment l’ancien Premier ministre Jean Castex, a voulu redonner une impulsion aux trains de nuit, deux séries d’engagements ont été prises.
Il fallait tout d’abord rouvrir rapidement des lignes de trains de nuit pour montrer que le projet était engagé et sérieux. Deux lignes ont été ouvertes depuis la fin de l’année 2021 pour engager la dynamique. Nous avons fait preuve de pragmatisme, car il s’agissait de deux lignes sur lesquelles nous pouvions engager de nouveau du matériel roulant disponible à brève échéance.
L’autre engagement de court terme, qui a été tenu, était de mobiliser des crédits de rénovation de matériel : 130 millions d’euros ont été affectés à cette première étape.
Par ailleurs, le gouvernement de l’époque avait également pris l’engagement, sous votre contrôle, d’avoir un plan de déploiement de lignes supplémentaires comprenant jusqu’à dix lignes et de commander le matériel roulant nécessaire.
Le calendrier est clair : il faudra, au cours de l’année 2023 – vraisemblablement au second semestre –, définir le calendrier de déploiement de ces lignes, déterminer le matériel roulant nécessaire et lancer une commande industrielle.
Dix lignes représentent une commande d’environ 300 wagons de matériel roulant. C’est une commande industrielle importante, qui devra être pluriannuelle. Le rendez-vous est fixé pour la fin de l’année 2023, afin de bien calibrer le calendrier de mobilisation des crédits et le paiement du matériel roulant.
Nous avons intérêt à mutualiser cette commande, une fois qu’elle sera calibrée. En effet, on recrée aussi, ce faisant, la filière industrielle quelque peu spécifique du train de nuit.
Les engagements qui ont été pris à court terme sont tenus, chacun peut le vérifier : les 130 millions d’euros et les deux lignes ouvertes, c’est fait.
En ce qui concerne les lignes françaises et européennes, une commande sera lancée dans la seconde partie de l’année 2023. Selon la mécanique budgétaire, les autorisations d’engagement seront demandées au Parlement, sans doute dans le PLF pour 2024, et la première salve de crédits de paiement interviendra très probablement dès l’année 2024.
Mme la sénatrice Filleul a cité des exemples étrangers. Rapidement après ma prise de fonction, dès le début du mois de septembre dernier, j’ai eu des échanges avec mon homologue autrichienne et avec le Jean-Pierre Farandou autrichien, qui dirige la compagnie ferroviaire autrichienne ÖBB, laquelle a relancé le train de nuit avec le Nightjet. L’Autriche dispose en effet d’un très bon réseau. Mais il faut être tout à fait transparent : aucune ligne, même si elle fonctionne bien, n’est rentable sans subvention, y compris en Autriche, où il y a un bon taux d’occupation et d’exploitation.
Il n’existe donc nulle part en Europe de martingale, même dans les pays les plus avancés ayant relancé rapidement le train de nuit. C’est aussi un élément à prendre en compte dans les calibrages budgétaires que nous ferons dans les années à venir.