Intervention de Rachid Temal

Réunion du 5 décembre 2022 à 14h30
Loi de finances pour 2023 — État b

Photo de Rachid TemalRachid Temal :

Nous vivons ce soir un moment assez particulier, car nous avons adopté à la quasi-unanimité la loi du 4 août 2021. Je crois, d’ailleurs, que tout le monde en était fier puisque la France, même si nous aurions pu faire davantage, retrouvait ainsi sa place au niveau international.

Je rappelle qu’être une grande puissance, cela passe certes par la politique de défense – on l’a vu ce matin –, mais cela passe aussi par la promotion du développement, dans l’esprit de la stratégie défense-diplomatie-développement (3D).

La France a pris des engagements internationaux bilatéraux. Les sous-entendus de notre collègue Stéphane Ravier étaient clairs : on a suffisamment à faire chez nous, donc n’aidons pas les autres. C’est un vieux débat, qui est d’ailleurs assez dangereux et je trouve inquiétant que certains invoquent cet après-midi la situation des finances publiques françaises pour moins aider les autres…

Vous proposez aujourd’hui un coup de rabot de 200 millions d’euros au motif que nous aiderions déjà suffisamment les autres. Mais c’est oublier un peu vite que nous nous sommes engagés à alimenter un certain nombre de fonds et que nous avons signé des accords bilatéraux ! Pour ma part, je plaide même pour l’accroissement de la part des dons !

Je trouve donc ces deux amendements très dangereux.

Par ailleurs, j’aurais aimé – je me permets de le dire – que la commission des finances et la commission des affaires étrangères puissent dialoguer entre elles à leur sujet. Il est un peu déconcertant de découvrir à la dernière minute ces amendements alors qu’Hugues Saury et moi-même, en tant que rapporteurs pour avis, travaillons depuis longtemps sur ces sujets, que nous avons fait notre maximum pour avancer sur les questions d’APD et que nous avons appuyé une commission d’évaluation et de contrôle !

Enfin, j’ai le sentiment que des enjeux autres que ceux qui sont liés à l’APD cherchent à primer ce soir. J’appelle donc au retrait ou au rejet de ces amendements. Nous ne sommes pas opposés à un débat sur la trajectoire financière de la France, même si, pour ma part, je plaide en faveur du maintien de l’objectif fixé à 0, 7 % du revenu national brut. Vous voulez tout faire pour réduire ce seuil, mais il faut savoir raison garder. Votre famille politique est en train de vivre une période particulière, mes chers collègues, mais je vous invite à ne pas voter cet amendement.

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