Comme mon collègue Alain Joyandet, je ne comprends pas bien ce qui justifie l’ampleur de ces deux amendements, pour des raisons à la fois de cohérence et d’efficacité de notre politique extérieure.
Pour des raisons de cohérence d’abord, car nous avons voté à l’unanimité, il n’y a pas si longtemps, une loi, promulguée le 4 août 2021. Nous avions défini une trajectoire que le Gouvernement a déjà infléchie pour tenir compte de la situation économique actuelle. Pourquoi le Sénat reprendrait-il lui aussi de son côté une partie importante de ces crédits ? Il s’agit bien d’un coup de rabot puisque cette diminution représente à peu près 5 % de l’effort demandé par le Sénat.
Pour des raisons d’efficacité de notre politique ensuite, car j’ai souvent entendu dire que la France était le cinquième pays contributeur en matière d’aide publique au développement, mais ce n’est pas tout à fait exact. En réalité, nous sommes le cinquième des pays de l’OCDE. Or la Russie et la Chine, qui n’en sont pas membres, ont également une action extrêmement forte à l’extérieur. Il me semble donc absolument indispensable que notre pays, même si sa situation a changé du point de vue de l’économie, des conflits, des guerres et des difficultés, joue son rôle dans ce domaine-là.
C’est pourquoi je m’abstiendrai sur ces amendements.