Si cet article met un terme aux garanties à l’export des énergies fossiles, conformément à une demande exprimée de longue date par les associations de défense de l’environnement, une exception de taille demeure pour les centrales à fioul et à gaz.
Cette exception affaiblit considérablement le bénéfice climatique de la politique du Gouvernement, car il est nécessaire d’atteindre rapidement un système électrique mondial décarboné.
L’Agence internationale de l’énergie indique que, pour limiter la hausse des températures à 1, 5 degré Celsius, la production électrique à partir de gaz doit diminuer de 90 % d’ici à 2040 par rapport à 2020, et celle à partir de pétrole doit disparaître dès 2030. Investir aujourd’hui dans des centrales thermiques contrevient donc clairement à ces objectifs.
Le Gouvernement justifie la poursuite du soutien aux centrales à fioul et à gaz par le fait que celles-ci pourraient améliorer « l’intensité carbone du mix énergétique du pays de destination ». Il sous-entend ainsi que le pétrole et le gaz seraient des énergies plus tolérables d’un point de vue climatique et que leur utilisation pourrait être transitoire. Nous pensons au contraire que le soutien à ces centrales, dont la durée de vie est de 30 à 40 ans, risque de verrouiller les pays dans la consommation de gaz fossile pour plusieurs décennies.
Cet amendement vise donc à étendre l’interdiction des garanties à l’export aux centrales à fioul et à gaz, ce qui va dans le sens des récentes déclarations du Président de la République.