Intervention de Bernard Cazeau

Réunion du 12 novembre 2008 à 16h00
Financement de la sécurité sociale pour 2009 — Suite de la discussion d'un projet de loi

Photo de Bernard CazeauBernard Cazeau :

Un ONDAM toujours dépassé, des prévisions contestées aussitôt qu’affichées, des ambitions déclamées mais démesurées et, au final, un projet de loi de financement de la sécurité sociale qui, à peine présenté, se trouve déjà déconsidéré : voilà ce à quoi nous assistons depuis six ans.

Depuis l’année 2002 et l’entrée dans les déséquilibres financiers importants, la sécurité sociale est victime d’un pilotage à courte vue, livrée aux aléas des pressions catégorielles, des renoncements de circonstance et du calendrier électoral.

M. Jean-François Mattei avait promis la maîtrise médicalisée en même temps qu’il accroissait les tarifs de toutes les catégories professionnelles et M. Philippe Douste-Blazy avait prétendu combler le passif par des déremboursements généralisés, sans grand succès ; M. Xavier Bertrand, lui, préféra l’infernale mécanique des exonérations à tout-va, dont les périodes préélectorales sont si friandes. Je passe sur M. Philippe Bas, qui ne resta que quelques mois au Gouvernement.

Bien que différents dans leur approche, les ministres que je viens de citer ont en commun d’avoir toujours entonné le même refrain sur ces bancs : « L’équilibre est tout proche, il est devant nous, il est pour bientôt, dans deux ou trois ans, peu importe le passif d’aujourd’hui, le meilleur est à venir. Soyez patients et ayez confiance ! »

Cependant, comme sœur Anne, nous n’avons rien vu venir.

Le problème, mesdames, messieurs les ministres, c’est qu’après cinq ans de déficit du régime général et des fonds spécifiques à plus de 10 milliards d’euros, plus personne, y compris au sein de votre majorité, n’accorde de crédit à vos déclarations candides et sans effet.

Je crains même que vos propositions pour 2009 n’amplifient l’incrédulité générale que provoque votre politique.

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