Madame la ministre, le 1er juin 1968, les accords de Grenelle entérinaient une augmentation de 10 % des salaires des Français et une hausse du Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti) de 35 % à Paris et 38 % en province. Vous l’avez dit, c’est de l’histoire ; les temps ont changé, et les salariés s’en sont aperçus !
Les salariés modestes, notamment les ouvriers ou employés, ont vu au fil des années leur situation financière se dégrader, à mesure que disparaissaient plusieurs aides, ce dont je ne vous fais pas porter la responsabilité.
Je pense à la perte des aides personnelles au logement (APL) pour les locataires et les propriétaires ou à la suppression de la déductibilité des intérêts d’emprunt pour l’acquisition de la résidence principale. Je pense aussi à l’augmentation du coût des mutuelles de santé, avec les déremboursements décidés par la sécurité sociale. Je pense enfin à la disparition des aides versées autrefois par la caisse d’allocations familiales (CAF) pour les vacances ou la rentrée scolaire.
Qu’ont-ils fait pour mériter cela, tous ces travailleurs qui se lèvent tôt le matin ? Aujourd’hui, l’écart se resserre entre les bas salaires et les minima sociaux, malgré la prime d’activité. Avec le retour de l’inflation, les salaires réels diminuent. Il devient urgent d’indexer les salaires sur les prix.
Une négociation doit s’ouvrir avec les partenaires sociaux pour revaloriser les salaires au bénéfice des plus précaires, des emplois les plus utiles et les plus pénibles.
Vous me répondrez sans doute, comme le ministre de l’économie et des finances, que cela entraînerait une augmentation de l’inflation. Mais ne peut-on pas faire le même effort pour les travailleurs que pour les banquiers, dont les taux d’intérêt ont été alignés sur l’inflation ?
Madame la ministre, même si vous avez déjà répondu dans votre propos liminaire, je vous repose la question : comptez-vous organiser une conférence sur les salaires ?