Madame la secrétaire d’État, la pêche guyanaise se meurt sous nos yeux, faute de rentabilité : sur les 130 licences de pêche côtière accordées, seules 45 sont régulièrement exploitées.
Pourtant, la Guyane fait sans doute partie des derniers espaces maritimes riches en ressources halieutiques de l’Europe bleue.
Les maux sont connus : vétusté de la flotte, absence de main-d’œuvre, pêche illégale. Des solutions existent, mais les bonnes décisions ne sont pas prises, ou le sont avec retard, alors qu’il y a urgence à agir.
Madame la secrétaire d’État, où en sommes-nous des études sur la ressource halieutique ? Il s’agit d’un préalable imposé par l’Europe au renouvellement de la flotte. On en parle depuis 2017 !
L’urgence, c’est la pêche côtière, celle qui nourrit les Guyanais et fait tourner les usines de transformation. À quand les premières constructions, et avec quel type de bateau ? Quid du plan d’action de 2018, qui proposait la création d’une nouvelle flotte pour exploiter la bande des 30 à 200 milles nautiques, inexploitée aujourd’hui ? Quelle réponse apportez-vous à notre demande d’aller vite en récupérant les navires sortis de la flotte de pêche de la Manche à la suite du Brexit, dans une démarche d’économie circulaire ? Où est le blocage ?
Concernant le vivaneau rouge, seul secteur à même de résister, mais qui a perdu la franchise de taxe douanière de 15 % à la suite de la réécriture malheureuse d’un règlement européen, les démarches auprès de la Commission ont-elles été engagées ? La problématique de la concurrence déloyale organisée par l’Europe avec les pêcheries des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) a-t-elle été posée ?
Enfin, concernant la pêche illégale, il faut une surveillance sept jours sur sept ; tous les bateaux quittant les eaux guyanaises devraient être contrôlés et les mesures de saisie et de destruction des navires de pêche illégale systématisées. Il y va de la survie du secteur, mais c’est aussi une question de souveraineté de l’État.
Madame la secrétaire d’État, les enjeux liés à la pêche sont importants, voire vitaux pour le territoire. La Guyane dispose d’un potentiel. Dans le passé, dans les années 1990 et 2000, avec 140 navires de pêche côtière et 83 chalutiers pour la pêche au large, nous avions une pêche compétitive. Le port du Larivot était alors le quatrième port de pêche de France.
Madame la secrétaire d’État, mettons en place les moyens, et vite !