Monsieur le sénateur Gillé, la France s’engage fortement en faveur de la protection de la biodiversité, notamment au travers des objectifs fixés par le Président de la République dans la stratégie nationale pour les aires protégées.
Nous souhaitons couvrir le territoire national d’un réseau cohérent d’aires protégées, à hauteur de 30 % du territoire. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement fait non pas contre, mais avec les partenaires socio-économiques. Ainsi, le modèle français de Natura 2000 n’exclut pas a priori les activités économiques présentes sur les sites.
Le régime d’évaluation des incidences est fondé sur un système de listes aux échelons national et départemental. L’extension d’un site Natura 2000 peut en effet aboutir à soumettre certaines activités, qui y échappaient jusque-là, à une évaluation des incidences.
Cependant, l’existence des listes départementales de projets et activités soumis à l’évaluation des incidences Natura 2000 s’explique par la volonté de prendre en compte les enjeux locaux dans l’atteinte des objectifs de conservation des sites Natura 2000 et d’éviter que des formalités administratives ne soient inutilement requises.
La même logique de subsidiarité a présidé à la rédaction du décret relatif à l’encadrement de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les sites Natura 2000, les préfets étant compétents pour encadrer leur utilisation lorsque cela n’a pas été prévu par les chartes et les contrats.
Pour la gestion des sites Natura 2000, la France a privilégié la contractualisation. Les propriétaires des terrains inclus dans le site peuvent conclure des contrats comportant un ensemble d’engagements, conformes aux orientations définies dans le document d’objectifs, sur la conservation ou le rétablissement des habitats naturels et des espèces qui ont justifié la création du site.
La France restant fidèle au mode contractuel qu’elle a choisi pour mettre en œuvre la politique Natura 2000, elle continue de privilégier l’accompagnement des acteurs.