Monsieur le ministre délégué, au 1er septembre dernier, on recensait plus de 60 000 sites de téléphonie mobile en France, si l’on compte les pylônes, les châteaux d’eau, les toits-terrasses et tous les autres points hauts sur lesquels sont arrimées les antennes des opérateurs télécoms.
La multiplication des pylônes porte à l’évidence atteinte au paysage et provoque les craintes et mécontentements de nombre de nos concitoyens. Ce mitage du territoire ne règle d’ailleurs pas le problème persistant des zones blanches dans notre pays, et notamment dans mon département de la Somme.
Après plus de vingt ans de patience, on se demande comment il est possible, en 2023, qu’un appel passé sur téléphone portable puisse encore être coupé à tout moment dans un territoire, alors même que, paradoxalement, nous battons des records d’installations téléphoniques… On peut échanger en direct avec Thomas Pesquet lorsqu’il orbite à 400 kilomètres d’altitude dans la station spatiale internationale mais, d’un village à l’autre, ça bugge !
L’explication de cette situation ubuesque réside notamment dans notre incapacité à mutualiser ces installations, et particulièrement les relais téléphoniques.
Selon l’Agence nationale des fréquences (ANFR), plus de 300 000 antennes-relais maillent déjà notre territoire. Certes, des partages d’infrastructures entre opérateurs existent déjà et fonctionnent bien. Cela permet aux opérateurs de partager un matériel existant, ce qui évite des doublons dans les infrastructures tout en assurant une couverture optimale du territoire.
Monsieur le ministre délégué, il faut lutter contre les fractures territoriales en la matière. Le Gouvernement prévoit-il des mesures à la fois plus incitatives et, pourquoi pas, contraignantes en faveur de la mutualisation des pylônes et antennes-relais par les opérateurs ? Ce serait une étape essentielle pour lutter très efficacement contre les déserts téléphoniques.