Toutefois, ce contexte appelle une réponse systémique : je vous rejoins, monsieur le sénateur Gay, sur ce point, mais sur ce point seulement. C’est bien la raison pour laquelle je défends, face à mes homologues européens, une position forte au nom de la France : celle d’une refonte équilibrée du marché européen de l’électricité.
Cependant, je veux être claire : nous ne souhaitons pas sortir du marché européen de l’électricité. Ne cédons pas aux fausses bonnes idées, car ce sont toujours les plus nocives pour notre pays. Ainsi, nous devons préserver les avantages actuels du marché, dans l’intérêt des consommateurs et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le marché de l’électricité est, avant tout, un marché physique, où circulent des électrons. Il doit être efficace, ce qui présente l’avantage d’éviter les coupures liées aux déséquilibres entre l’offre et la demande. En termes physiques, il n’y a pas de différence entre un électron espagnol, allemand ou français – je ne parle pas du bilan carbone – et cela n’a rien à voir avec les voitures, Ferrari ou Peugeot, que vous avez mentionnées.
Le deuxième avantage de ce marché, c’est la capacité à importer et à exporter l’électricité de manière juste et selon un principe de solidarité. Nous en avons plusieurs fois eu besoin, l’année dernière et les années précédentes, et nous ne nous sommes alors pas plaints du fait que ce marché ne fonctionnait finalement pas si mal.
Un troisième avantage est une efficacité incitant à investir dans la production d’énergie décarbonée, tout en abaissant notre consommation.
Enfin, je rappelle l’extinction, fin 2025, de l’Arenh. Vous le savez, ce mécanisme a été central dans notre système électrique, jouant un rôle important de protection du consommateur résidentiel et pour la compétitivité industrielle. Il a permis à tous les Français d’accéder à l’énergie nucléaire à un coût très compétitif.