Monsieur le sénateur Joël Guerriau, je n’aime pas beaucoup l’expression « larmes de sirènes », car elle est tellement poétique qu’elle peut faire penser à quelque chose de positif.
Or ce que vous décrivez est un cauchemar environnemental. Des dizaines de milliers de tonnes de granulés plastiques industriels s’échouent sur toutes les plages d’Europe. Ces billes représentent l’équivalent de 10 milliards de bouteilles en plastique. Si cela se matérialisait ainsi, il serait autrement plus simple pour les associations d’intervenir…
Une fois que les granulés sont dans la nature, il est très compliqué de les récupérer, car ils sont ingérés par l’ensemble des écosystèmes, en particulier par les poissons. Ils se diffusent partout. Il faut donc agir en amont.
C’est ce que nous avons fait. Nous pouvons être collectivement fiers que notre pays soit le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre ces granulés de plastique industriels. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite loi Agec, prévoit l’obligation depuis le 1er janvier 2022 pour tous les sites industriels qui utilisent ces granulés de mettre en place des dispositifs de séparation, comme des grilles, pour les collecter s’ils s’échappent. Cette obligation vaut pour les sites, pour les plateformes logistiques, pour les ports fluviaux et pour les ports maritimes, mais elle ne vaut qu’en France.
Or la pollution qui souille à l’heure actuelle nos côtes est probablement d’origine internationale. Nous devons donc faire des efforts, en particulier avec l’Organisation maritime internationale. À cet égard, nous avons de la chance. Le Président de la République l’a redit hier, nous accueillerons au printemps une session de négociations du traité international sur l’élimination des plastiques. Ce doit être l’occasion pour nous de pousser sur le sujet.
Compte tenu des dégâts provoqués par la pollution que vous évoquez, nous soutenons bien entendu les maires qui portent plainte contre X. J’étudie également la possibilité pour le ministère de s’associer à cette plainte. Très concrètement, nous sommes évidemment solidaires, car nous avons tous la même ambition : préserver la biodiversité et rendre la transition écologique concrète, en faire plus qu’un slogan.