Je poserai trois questions, en un zoom arrière allant du macroéconomique au microéconomique. Il me semble qu'il y a deux impératifs pour accélérer les transitions : le temps et l'argent. Dans notre pays, nous ne sommes pas très forts dans cette combinatoire.
Concernant la biodiversité tout d'abord, serait-il envisageable que le fonds Biodiversité de la Caisse travaille étroitement avec les communes forestières de France, souvent situées en zone rurale, pour leur apporter un soutien financier, alors que nombre de ces communes sont confrontées au changement climatique et aux crises sanitaires ?
Je partage l'ambition du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique concernant l'industrie verte, mais le Canada et les États-Unis agissent fortement pour attirer nos start-up à vocation industrielle, en assurant 80 % de la charge financière de la construction des usines ou en leur trouvant des fonciers dé-risqués. Quand bien même nous réussirions à faire la même chose en Europe, nous sommes toujours incapables d'avoir des procédures moins chères et diligentes, alors que le Canada et les États-Unis disposent de procédures fast track pour l'homologation de tous les nouveaux produits industriels verts. Au bas mot, nos délais sont de vingt-quatre ou de trente-six mois. Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard.
Au niveau communal, l'ingénierie de projets est décisive pour les maires qui portent ces projets, même dans les toutes petites communes. Mais il y a un problème d'homothétie entre la ressource d'ingénierie et les temps de conventionnement financier aux différents échelons des collectivités. Souvent, les délais excèdent la mandature d'une équipe municipale, les devis deviennent obsolètes et les coûts doivent être actualisés. Pensez-vous que l'on puisse améliorer les process de ce point de vue ?