Nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Mme Véronique Bédague, présidente-directrice générale du groupe Nexity, à l'occasion d'une audition qui fait l'objet d'une captation vidéo diffusée en direct sur le site internet du Sénat.
Madame la présidente, sans doute n'est-il pas inutile pour ceux d'entre nous qui ne vous connaissent pas déjà de dire quelques mots sur votre riche parcours, marqué, depuis le début, à la fois par une appétence pour le monde économique et par un attrait pour le service public. Côté économie, vous êtes une ancienne élève de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). Vous avez été en poste à la direction du budget, au Fonds monétaire international (FMI), et, depuis 2017, vous exercez d'éminentes responsabilités au sein du groupe Nexity jusqu'à prendre la suite d'Alain Dinin comme présidente-directrice générale depuis quelques jours. Je tiens à vous féliciter pour vos nouvelles fonctions. Côté service public, vous êtes une ancienne élève de l'École nationale d'administration (ENA), vous avez été secrétaire générale de la Ville de Paris, puis directrice du cabinet de Manuel Valls lorsque ce dernier était Premier ministre. Malgré vos responsabilités au sein de Nexity, vous poursuivez votre engagement : en 2017, vous avez coprésidé le comité Action publique 2022 sur la réforme de l'État, et, en 2021, vous avez participé à la commission pour la relance de la construction de logements présidée par François Rebsamen. Enfin, depuis quelques semaines, vous avez accepté d'animer avec Christophe Robert, le directeur général de la Fondation Abbé-Pierre, le volet logement du Conseil national de la refondation (CNR). C'est dire si vous êtes qualifiée pour nous faire partager votre vision de la politique du logement, de la ville de demain et du rôle des différents acteurs privés, tels que Nexity, mais aussi publics, notamment l'État ou les collectivités territoriales.
Suivant votre fil LinkedIn, j'ai relevé la synthèse que vous faisiez de votre interview, la semaine passée, sur France Info, et qui me semble bien résumer la situation. Je vous cite : « Je suis toujours frappée par le même constat. Le logement crée un débat passionné, il intéresse les médias parce qu'il est au coeur de la vie de nos concitoyens. Et il reste pourtant le parent pauvre des politiques publiques. Il faut que la crise soit installée, que les Français n'arrivent plus à se loger et à payer leur facture d'énergie pour que l'État bouge et agisse dans l'urgence. J'en appelle à l'État stratège et planificateur. »
Nous vivons aujourd'hui une grave crise énergétique et écologique : les tensions sur les matières premières et les défis sociaux se multiplient, en matière de pouvoir d'achat notamment. S'y ajoute la capacité de nos concitoyens à se loger dans les zones tendues : les cartes sont rebattues par les dynamiques de marché après le covid-19. Nous comptons sur vous aujourd'hui pour entrer dans cette réflexion stratégique, favoriser l'élaboration d'accords larges entre les acteurs et approfondir le rôle de chacun.
Madame la présidente, je vous cède la parole pour nous faire part de votre vision globale du marché que vous connaissez bien. Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur pour avis sur le volet logement du projet de loi de finances, s'exprimera ensuite, avant d'entendre les nombreuses questions de nos collègues.