Pour les passoires thermiques comme pour le ZAN, c'est moins l'objectif fixé que la mise en oeuvre des mesures prévues qui peut s'avérer préoccupante.
Quelque chose a changé en deux ans : dans nos agences, que les clients viennent pour louer ou pour acheter, ils nous demandent toujours, d'emblée, le diagnostic de performance énergétique (DPE) de chaque logement. Les gens refusent d'acheter ou même de louer - alors que le marché est bloqué ! - une passoire thermique, alors même qu'il y a déjà une décote d'environ 6 %, voire 15 % pour une maison individuelle. C'est une vraie préoccupation des Français !
Il est important de mesurer les effets des lois récentes. Dans votre rapport d'information intitulé Objectif de zéro artificialisation nette à l'épreuve des territoires, vous montrez qu'il faudrait être un peu plus raisonnable en la matière, et je partage vos conclusions, mais surtout qu'il faut mesurer les effets des mesures qui ont été prises ! Dans certains territoires, les élus ne peuvent plus rien faire.
Les études d'impact font défaut. D'ailleurs, je serais curieuse de voir ce qui a été mesuré dans l'étude d'impact de la loi Climat et résilience.
Notre parc de logements - nous gérons 700 000 logements - est plus récent et en meilleur état que la moyenne du parc national, mais nous n'avons pas assez pris en compte les passoires thermiques. Le coût de la rénovation de la moitié des logements du marché locatif privé d'Île-de-France est considérable. Or nous ne disposons d'aucune étude mesurant ce phénomène, ce qui est du ressort de l'État.
Les Français redoutent de payer une facture d'énergie beaucoup trop élevée, et sont bien conscients des effets positifs du bouclier tarifaire mis en place par l'État. Il faudra bel et bien s'engager dans cette voie, en planifiant, ou à tout le moins en réfléchissant et en mesurant les effets de nos actions.
L'argent public doit permettre de financer les travaux indispensables. Le dispositif MaPrimeRénov' nous permet de financer nos études ; ces dernières permettront ensuite de réaliser des travaux au sein des copropriétés. Le problème, c'est que les propriétaires peuvent contester les décisions prises lors de l'assemblée générale de la copropriété, ce qui entrave la réalisation des travaux... Or nombre de nos concitoyens tirent des revenus de leur logement une forme de retraite complémentaire.
Je ne savais pas que les étudiants étrangers avaient plus de mal à se loger que les autres ; si nous pouvons les aider, nous sommes prêts à trouver des solutions - nous sommes pragmatiques, c'est l'avantage d'une entreprise.
Si l'une de nos agences n'est pas en mesure de répondre aux besoins de nos clients, c'est un véritable problème. D'ailleurs, lorsqu'on lit les avis Google relatifs à certaines de nos agences, écrits par des clients déçus de ne pas avoir trouvé un logement, on ne peut que leur donner raison, hélas !
Enfin, de mon point de vue, le marché immobilier n'est pas aussi spéculatif qu'on ne le dit ; je vois surtout des besoins très importants.