Madame la ministre, j’attire votre attention sur les difficultés croissantes d’accès aux soins hospitaliers dans le Jura. Je vous remercie d’avoir prévu un prochain déplacement dans notre département, tant les hôpitaux de proximité y sont en souffrance.
À Saint-Claude, après la fermeture de la maternité et du service de chirurgie hors ambulatoire voilà quatre ans, c’est au tour de l’hôpital de jour pour enfants de fermer ses portes. Service extrahospitalier de pédopsychiatrie construit en 2005 dans un territoire de montagne, il accueillait 195 enfants en 2001, dont 48 s’y rendaient plusieurs fois par semaine pour le suivi de troubles et de pathologies lourdes, comme l’autisme et la dépression.
À la suite du départ de l’unique pédopsychiatre, tout le service s’arrête. Alors que les délais d’attente atteignaient parfois dix-huit mois, il est illusoire d’imaginer que la prise en charge pourra désormais être satisfaisante. Les familles du Haut-Jura doivent désormais effectuer une heure et demie de route pour se rendre à une consultation. Cette situation n’est pas propre au Jura, mais l’agence régionale de santé doit pouvoir procéder à des expérimentations et compter sur des moyens exceptionnels.
À Champagnole, la ligne du service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) est fermée, faute de médecins jugés aptes. L’urgentiste à plein temps a été mis à pied pour une question de spécialisation qui ne se posait pas jusqu’à présent. Dans le même temps, à trente-cinq kilomètres, la ligne du Smur de l’hôpital de Morez est au bord de la rupture, notamment parce qu’un médecin de ville, urgentiste depuis plusieurs années, a été jugé inapte, car non spécialisé, puis remercié. Pourtant, et heureusement, ce médecin pompier continue d’intervenir avec le Sdis, à qui il convient.
Madame la ministre, pouvez-vous nous octroyer des moyens transitoires pour pérenniser les soins indispensables dans le Jura ?