Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 24 janvier 2023 à 21h30
Jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Article 11

Gérald Darmanin :

… mais elle donne des soucis au ministère de l’intérieur, notamment en matière d’ordre public.

Puis, nous allons organiser le quatre-vingtième anniversaire du débarquement de Normandie, auxquels tous les chefs d’État participeront au mois de juin, ainsi que celui du débarquement de Provence !

Cette dernière commémoration, conformément au vœu du Président de la République, doit mettre en valeur – c’est bien logique – la participation de l’ensemble des soldats originaires d’Afrique, du Maghreb ou d’ailleurs, dont mon grand-père – cela me fait plaisir de le signaler –, venus nous libérer. C’est également un énorme événement à organiser !

À cela s’ajoutent les jeux Olympiques, les jeux Paralympiques et la célébration du 14 juillet, qui restera à Paris. À ce sujet, Mme la maire de Paris, avec laquelle je m’entretiens régulièrement, organisera, comme c’est son droit, non seulement le défilé, qui se déroulera sans doute à un autre endroit que l’avenue des Champs-Élysées, au moment où nous organiserons le début des jeux Olympiques, mais aussi Paris Plages et, évidemment, le feu d’artifice du 14 Juillet.

La vie continuera à Paris, en même temps que s’y tiendront les jeux Olympiques.

En neuf mois, cinq événements mondiaux sont à organiser en France. C’est le premier point.

Je voudrais revenir sur un épisode, certes désormais passé, monsieur le président de la commission, afin de répondre au sénateur Assouline.

Nous n’avons annulé – ce qui est une prouesse – aucun festival, aucun événement sportif ; nous avons simplement demandé leur décalage de quelques jours, ce que certains organisateurs ont accepté, comme ceux du festival d’Avignon ou des Vieilles Charrues.

Cet important mouvement d’organisation, relatif notamment à l’ordre public, avec la menace terroriste que nous connaissons, pose la question à la fois de notre capacité en matière de sécurité ainsi que celle de la sécurité privée.

S’agissant du premier point, la Lopmi a montré que les moyens étaient de plus en plus au rendez-vous. Je remercie d’ailleurs la Haute Assemblée d’avoir voté, à la quasi-unanimité de ses membres, la Lopmi, qui permettra, dès le mois de juin, de disposer de sept unités de forces mobiles (UFM) de gendarmerie, ainsi que, dès le mois de septembre prochain, de quatre unités de compagnies républicaines de sécurité (CRS) supplémentaires.

Il me semble que le niveau des moyens du ministère de l’intérieur auquel nous sommes parvenus répond aux exigences de sécurité de tous les événements, et pas uniquement des jeux Olympiques et de leur cérémonie d’ouverture, symbole de ces Jeux.

Concernant le second point, celui de la sécurité privée, nous avons besoin de 22 000 agents de sécurité privée pendant la durée des jeux Olympiques et des jeux Paralympiques. Ces personnels sont par ailleurs excessivement sollicités par la tenue de l’ensemble des événements que j’évoquais précédemment, comme par la vie sociale de notre pays et les différents événements culturels qu’elle comporte.

La question de la sécurité privée, notamment à Paris ou en Île-de-France, qui concentre évidemment l’essentiel des épreuves des jeux Olympiques et Paralympiques, se pose en termes d’hommes et de femmes à recruter, mais aussi en termes d’hébergements disponibles pour les accueillir.

En effet, devront être hébergés à Paris et dans sa proche banlieue, non seulement 35 000 à 40 000 policiers et gendarmes, mais aussi les quelques milliers d’agents de sécurité privée qui ne seraient pas parisiens. Or, vous conviendrez que la plupart d’entre eux ne résident pas à Paris intra-muros ; ce n’est pas leur faire injure, ni à Paris d’ailleurs, que de le dire.

Par conséquent, avant de répondre à la question portant sur le nombre d’agents de sécurité privée dont nous avons besoin, il est nécessaire de résoudre celle de l’hébergement.

Celui-ci est soumis à des concurrences : une concurrence hôtelière – bien logique – ; une concurrence, désormais bien connue de chacun, des personnes louant des habitations ; une concurrence des « demandeurs d’asile », que nous logeons à Paris et en Île-de-France, qui rassemblent 50 % de la demande d’asile nationale – c’est un point très important – ; et, enfin, une concurrence évidemment des agents des forces de l’ordre et de l’ensemble des personnes qui viendront à Paris pendant ces Jeux.

La question porte donc, en premier lieu, moins sur le nombre d’hommes et de femmes à recruter, que sur les capacités d’hébergement disponibles pour loger l’ensemble de ces personnes. C’est un premier problème très important, sur lequel, évidemment, nous travaillons. Nous sommes à un peu plus d’un an de la cérémonie d’ouverture, nous disposons donc encore d’un peu de temps pour cela.

Deuxième point, le Comité d’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop), en tant qu’organisateur des Jeux, a lancé les appels d’offres afin de recruter les agents de sécurité privée. Il ne commencera l’analyse d’une partie des appels d’offres qu’au début du mois prochain. Nous en saurons alors davantage sur les lots qui se révéleront être fructueux ou non, sur ce qui marche et ce qui ne marche pas.

Tony Estanguet, le Cojop, la ministre des sports, ici présente, et moi-même nous y prenons même assez tôt afin de pouvoir « rattraper » un certain nombre de lots qui ne se révéleraient pas fructueux.

Nous allons ainsi travailler afin de permettre à l’ensemble des personnes disposant d’une carte de sécurité privée de reprendre ce travail.

Nous avons créé, dans la loi pour une sécurité globale préservant les libertés, une carte professionnelle spécifique, monsieur le rapporteur Hervé

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