Madame la sénatrice Schillinger, en abordant ces différents sujets, vous avez, au fond, rappelé ce que nous avons essayé de mettre en œuvre depuis bientôt six ans.
Force est tout d’abord de reconnaître que le chemin pour retrouver notre souveraineté et notre compétitivité est long. L’un d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, a affirmé tout à l’heure que je n’étais pas forcément comptable de la situation. Peut-être, mais je me sens comptable de ce que notre pays a fait depuis trente ans, parce qu’il serait trop facile de ma part de rejeter la faute sur les autres. Il appartient à chacun de faire sa part du chemin.
Je voudrais souligner plusieurs points.
D’abord, vous l’avez mentionné, madame la sénatrice, il faut accorder une place importante à l’innovation, à la recherche et à l’expérimentation. En effet, il est nécessaire de convaincre les agriculteurs que c’est de cette manière que nous trouverons des solutions, des alternatives, par exemple, en matière de transition, aux produits phytosanitaires. C’est la seule voie qui nous permettra d’avancer, d’une part, et de retrouver notre souveraineté et notre compétitivité, d’autre part.
Ensuite, vous avez évoqué la réforme du système assurantiel, qui a été votée ici, au Sénat, et qui fait suite aux travaux que vous aviez conduits. De mon point de vue, ce nouveau dispositif est solide.
Assurer les agriculteurs contre les risques passe non seulement par la mise en place du système assurantiel dont je viens de parler, mais aussi par notre capacité à leur garantir que, dans trente ans, le système que nous mettons en œuvre aura résisté et qu’il permettra de faire face au dérèglement climatique et aux grandes transitions qui sont à l’œuvre. Je pense évidemment à la problématique de l’accès à l’eau ou à celle du changement des pratiques.
Un certain nombre de modes de production vont devoir évoluer avec le réchauffement climatique. Je vous rappelle, monsieur le sénateur