Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 7 février 2023 à 22h00
Compétitivité : une urgence pour redresser la ferme france — Débat sur les conclusions d'un rapport d'information de la commission des affaires économiques

Marc Fesneau :

Vous me demandez d’écouter la ruralité ; je n’ai aucune difficulté à le faire, puisque je vis aussi quotidiennement que possible – ou au moins chaque semaine – dans ces territoires ruraux.

Vous ne vous satisfaites pas de la situation ? Moi non plus ! Oui, je ne suis pas satisfait de la situation de la ferme France, en termes de souveraineté. Vous l’avez rappelé, depuis des dizaines d’années, on a laissé faire les choses sans regarder dans le détail, sans grande rupture. En réalité, il s’agit d’une tendance assez lourde.

Nous avons donc besoin de redresser la situation. Cela ne sera pas une courbe inversée. Chacun doit œuvrer avec patience et modestie, dans les mois et les années à venir, afin de reconstruire la souveraineté que nous avons perdue.

Vous avez évoqué le fleuron qu’est la viticulture – et le département dont vous êtes l’élue n’y est pas étranger.

De fait, la viticulture est, en apparence, le dernier des fleurons français, mais en réalité, nous en avons plein : à mon sens, la filière animale en est également un, tandis que la filière végétale pourrait aussi en devenir un. Nous avons besoin de renouer avec cette tendance.

Je signale simplement que la viticulture est le seul secteur exportateur à s’être entièrement doté de labels et de signes de qualité. Par conséquent, le signe de qualité peut être un outil intéressant dans une perspective d’exportation, ce que vous connaissez bien dans le département de la Marne.

Le troisième sujet que vous avez évoqué est celui de l’espace européen et des normes que nous nous infligeons, en tant que Français, alors que d’autres ne s’imposent pas les mêmes.

Je l’ai indiqué, nous avons besoin de réfléchir, en tant qu’Européens, avec nos collègues européens, à la façon d’édicter des normes et d’évoluer s’agissant d’un certain nombre de transitions nécessaires.

Nous avons besoin de réfléchir également, à l’échelle de la France, à la question des transpositions, des surtranspositions et de la suradministration, qui a trait à la manière de gérer les politiques publiques.

Je me méfie toujours des ministres qui déclarent vouloir simplifier les dispositifs, parce qu’en règle générale, au bout du compte, la situation est plus compliquée.

Cette réflexion doit donc être menée avec modestie, mais j’emprunterai ce chemin.

Je voudrais également vous remercier du travail que vous accomplissez, afin d’identifier les cas pour lesquels une simplification concrète pourrait intervenir.

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